Le groupe chinois Das Solar doit ouvrir avant fin 2025 à Mandeure, près de Montbéliard (Doubs), sa première usine européenne d’assemblage de panneaux photovoltaïques. Cet investissement de 109 millions d’euros pourrait créer jusqu’à 600 emplois. Le groupe vient de lancer la phase de construction.
Où s’installe cette usine ?
Après des prospections en Espagne et en Allemagne, l’usine d’assemblage chinoise a choisi le Doubs pour sa première implantation en Europe. Un choix justifié notamment par l’écosystème industriel du territoire.
Le groupe chinois Das Solar construit sa nouvelle usine sur une ancienne friche industrielle de dix hectares. Un terrain vendu par l’agglomération du pays Montbéliard. Le site était délaissé depuis le départ de Faurecia en 2020. L’agglomération avait racheté le site pour deux millions d’euros. Et l’a cédé pour 1,4 million d’euros hors taxe en 2024 au géant chinois du photovoltaïque.
Vendredi 11 avril 2025, le président du groupe Das Solar, Yong Liu, est venu lancer officiellement les travaux de la première usine européenne, rapporte le Trois info. Elle s’étendra sur 50 000 m² — soit l’équivalent de quatre terrains de football. « C’est le début d’une grande histoire », a déclaré Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), évoquant un tournant comparable à celui qu’a représenté l’arrivée de Peugeot dans la région deux siècles plus tôt.
Selon cette vidéo de l’agglomération, Das Solar pourrait lancer la production en 2026. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’emploi dans ce secteur du pays de Montbéliard.
Que va produire cette nouvelle usine chinoise en France ?
Dans cette usine seront fabriqués des panneaux photovoltaïques destinés à des parcs solaires flottants, en toitures ou en ombrières. Ces équipements, de type « N TOPCon », sont « les plus performants au monde », selon le directeur du projet d’implantation, Frédéric Barbier, ancien député centriste du Doubs.
L’usine doit accueillir deux lignes de production totalisant une capacité de 2 gigawatts (GW) par an dans un premier temps. 5 millions de panneaux photovoltaïques seront produits chaque année dans l’usine du Doubs, sur trois lignes de production, comme l’explique ce reportage de l’émission C dans l’Air.
Des représentants du syndicat patronal UIMM sont déjà partis en Chine pour étudier les profils des postes de travail à pourvoir, afin d’anticiper les recrutements.
Que pèse ce groupe chinois ?
Das Solar, fondé en 2018, dispose déjà de 14 usines dans le monde, totalisant une capacité de 55 GW. En 2023, son chiffre d’affaires a atteint 3,71 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros).
Le groupe prévoit d’implanter à terme dans le Doubs une deuxième unité de production de deux gigawatts, pour un investissement total de 190 millions d’euros. Cette extension « dépendra du carnet de commandes », a toutefois précisé Frédéric Barbier.
Liu Yong, président du groupe chinois DAS Solar.
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© YANG GUANYU / XINHUA
Afin de créer « une filière complète Made in France », Das Solar envisage également de construire non loin de là, à Sochaux, une usine de cellules photovoltaïques, en amont de l’assemblage. Ce projet, s’il se concrétise, impliquerait 650 millions d’euros d’investissements, 2.500 embauches, et l’implantation dans la région de plusieurs partenaires industriels, comme des fabricants de films adhésifs, connecteurs, cadres aluminium et autres composants. L’État a promis un « accompagnement financier » de ce projet, a déclaré le préfet du Doubs, Rémi Bastille.
D’autres usines à venir en France ?
Deux autres usines géantes de panneaux photovoltaïques sont en projet en France: l’une à Hambach (Moselle), portée par le groupe HoloSolis, qui ambitionne d’en faire la plus grande d’Europe, et l’autre à Fos-sur-Mer, près de Marseille, portée par le groupe français Carbon.
Das Solar a par ailleurs signé un accord avec Suez pour le retraitement des panneaux en fin de vie, et un accord avec l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France pour la recherche et développement.