600 000 doses pour la nouvelle campagne de vaccination de Beyfortus
La campagne de vaccination des nouveau-nés contre la bronchiolite, cette infection respiratoire très contagieuse qui touche 30 % des enfants dans les deux premières années de leur vie, débute dimanche 15 septembre. Depuis l’année dernière, Beyfortus, à base de nirsevimab, un anticorps monoclonal, protège contre le virus en six jours avec une seule injection. Ce traitement a été développé et commercialisé après l’épidémie de l’hiver 2022-2023, durant laquelle le pays a connu un rebond des infections post-Covid, en raison du faible taux d’anticorps dans la population.
80% de réduction des hospitalisations
« Ce traitement a tenu ses promesses »déclare Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission vaccination à la Haute Autorité de Santé. Entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024, la gestion de Beyfortus a permis d’éviter « environ 5 800 hospitalisations pour bronchiolite après passage aux urgences» en France métropolitaine, selon les études de Santé Publique France et de l’Institut Pasteur. Cela représente une réduction de 80% des hospitalisations, « quel est le problème principal « , précise Anne-Claude Crémieux.
Même si le taux de mortalité de la bronchiolite est faible, la prise en charge médicale des nouveau-nés reste un fardeau pour les familles et le système de santé. En 2022, les maternités, déjà à la limite de leur capacité, avaient connu des taux de saturation alarmants, avec 73 262 passages aux urgences suivis de 26 104 hospitalisations, selon Santé publique France – presque deux fois plus que la moyenne – et avaient été contraintes de transférer des bébés.
L’année dernière, la campagne a été particulièrement efficace grâce à l’enthousiasme des parents : 80 % étaient favorables à la vaccination avec Beyfortus. « La population était très consciente des risques liés à la bronchiolite, donc l’acceptation a été très bonne, contredisant les préjugés selon lesquels il existe une méfiance envers les produits»explique Anne-Claude Crémieux.
A tel point que les stocks se sont raréfiés. En 2023, 260 000 enfants ont pu être protégés, mais les doses ont été réservées aux nouveau-nés dans les maternités, alors que le traitement devait initialement être administré également aux enfants plus âgés. « Cette année, nous disposons de 600 000 doses et chaque bébé né en 2024 y aura droit »« Nous sommes très inquiets de la situation sanitaire, mais nous sommes confrontés à une situation sanitaire difficile », explique Andreas Werner, pédiatre et président de l’Association française de pédiatrie (Afpa). En 2023, environ 678 000 bébés sont nés selon l’Insee.
Vaccination pour les femmes enceintes
Parallèlement à ce traitement, Pfizer a également développé un vaccin, baptisé Abrysvo, destiné à être injecté aux femmes enceintes et remboursé par l’assurance maladie. « Ce vaccin fonctionne comme Beyfortus : c’est une immunisation passive avec des anticorps transférés du système sanguin de la mère au bébé via le plasmasouligne Andreas Werner. À la naissance, le nouveau-né possède un taux élevé d’anticorps et est ainsi protégé pendant six mois, la période la plus dangereuse pour lui.
UN « innovation thérapeutique » pour Anne-Claude Crémieux, pour qui cette solution est complémentaire de Beyfortus. La vaccination suscite en revanche moins d’enthousiasme. « La vaccination des femmes enceintes en France a toujours suscité des réticences et nous avons une faible couverture vaccinale contre la grippe par exemple, entre 5 et 10%»explique Andreas Werner. Outre la vaccination et l’immunisation, le pédiatre rappelle également l’importance d’autres moyens de prévention, comme le port du masque et la distanciation sociale.
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