Selon les chiffres de l’Observatoire GSC-Altares, 6 359 chefs d’entreprise de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont perdu leur emploi en 2023, soit une augmentation de 38,7 %.
6 359 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en Auvergne-Rhône-Alpes en 2023, selon l’Observatoire de l’emploi entrepreneurial de l’association GSC et du groupe Altares. Cela représente 1 774 femmes et hommes de plus qu’en 2022, soit +38,7% sur un an.
Le nombre de suppressions d’emplois dépasse les seuils d’avant la crise Covid et atteint son plus haut niveau depuis la crise financière de 2016.
L’Observatoire relève trois détails concernant cette évolution : la hausse des taux d’intérêt, la fin des aides Covid et la reprise des procédures d’affectation à l’Ussaf accentuent les problèmes de trésorerie des chefs d’entreprise ; les entrepreneurs expérimentés, qui dirigent une entreprise depuis sept ans en moyenne, ont également été impactés en 2023 ; les professionnels du secteur de la construction sont parmi les plus touchés en Auvergne-Rhône-Alpes.
Quelles variations selon les territoires de la région ?
Si l’ensemble de l’Auvergne-Rhône-Alpes connaît une augmentation du nombre d’entrepreneurs en situation de « chômage », le Rhône est le département le plus impacté, représentant plus d’un quart des suppressions d’emplois de la région (1 649 ; +43,8 % ). Le Cantal enregistre la plus forte hausse relative avec +61,2% d’entrepreneurs ayant perdu leur activité en un an.
Dans quatre autres départements, la hausse des suppressions d’emplois dépasse la barre des 40 % : Haute-Loire (+ 50,5 % ; 143), Drôme (+ 46,5 % ; 444), Puy-de-Dôme (+ 46,3 % ; 433), Isère (+ 42,8% ; 1 091).
L’Allier connaît le taux de progression le plus faible : 196 cadres se sont retrouvés en situation de « chômage », soit 16 % de plus qu’en 2022.
Les entrepreneurs TPE les plus touchés
L’âge moyen des entrepreneurs ayant connu une perte d’emploi en Auvergne-Rhône-Alpes est de 46,1 ans. Dans le Cantal, elle atteint même 48,2 ans. La perte d’activité touche une population mature pour qui la reconversion professionnelle sera plus difficile.
Près de 8 entrepreneurs sur 10 (76%) ayant perdu leur emploi en 2023 géraient une structure de moins de trois salariés. Ces chiffres confirment la plus grande vulnérabilité des entrepreneurs à la tête de petites structures.
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Construction et commerce en première ligne
Les chefs d’entreprise travaillant dans le secteur de la construction dans la région connaissent de grandes difficultés : 1.490 hommes et femmes concernés, soit une augmentation de 36,6%. Les activités de construction enregistrent la pire tendance (1.322 chefs d’entreprise ; +39,6%).
L’inflation a durement frappé le secteur de la vente au détail, avec 912 managers devenus « au chômage ». Parmi les activités les plus impactées, la grande distribution alimentaire représente plus d’un quart de ces suppressions d’emplois. Les activités liées au textile et à l’habillement ont également souffert de l’évolution des modes de consommation des ménages en raison de la baisse du pouvoir d’achat : 137 entreprises ont fait faillite dans ce secteur.
Dans le secteur de l’hébergement, de la restauration et des débits de boissons, 955 femmes et hommes se sont retrouvés « au chômage » en 2023 (+ 37,8 %). Les activités de restauration concentrent plus des deux tiers des chefs d’entreprise impactés du secteur.
Le secteur agricole affiche en revanche une baisse de ces pertes d’emplois pour les entrepreneurs (-7,1%). Dans le détail, seules les activités liées à la culture enregistrent une hausse (+20,8%).
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