52 morts en Syrie dans les frappes attribuées à Israël
MISE À JOUR SUR LA SITUATION – Il s’agit du plus lourd tribut pour l’armée syrienne des frappes israéliennes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Frappes israéliennes en Syrie, quatre observateurs de l’ONU blessés au Liban près de la frontière avec Israël, cinq Palestiniens morts lors d’une distribution de nourriture… Le Figaro fait le point sur la situation dans le conflit entre le Hamas et Israël, ce samedi 30 mars.
Près de six mois après le début de la guerre, les négociations pour parvenir à une trêve semblent être dans une impasse, les deux camps s’accusant mutuellement d’être à l’origine de cette impasse. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « a approuvé un prochain cycle de négociations, dans les prochains jours, à Doha et au Caire (…) pour avancer »a annoncé son bureau vendredi.
Le plus lourd bilan pour l’armée syrienne
Cinquante-deux soldats et combattants syriens et libanais du Hezbollah ont été tués dans des frappes attribuées à Israël vendredi à Alep, dans le nord de la Syrie, selon un nouveau bilan samedi de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Le bilan des frappes israéliennes (…) s’élève à 52 morts : 38 membres des forces du régime (syrien), sept du Hezbollah libanais et sept Syriens membres de groupes pro-iraniens »a indiqué cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Les grèves visaient « un dépôt de roquettes appartenant au Hezbollah » au nord d’Alep, selon la même source. Selon l’OSDH, il s’agit du plus lourd bilan pour l’armée syrienne en frappes israéliennes depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre.
L’armée israélienne n’a pas commenté les frappes en Syrie, mais a déclaré avoir tué au sud du Liban les « commandant adjoint de l’unité de fusées et de missiles du Hezbollah », Ali Naïm, lors d’une frappe aérienne. Pour rappel, Israël et le mouvement chiite se livrent quotidiennement à des échanges de tirs le long de la frontière israélo-libanaise.
Des observateurs de l’ONU tués au Liban, près d’Israël
Quatre observateurs de l’ONU ont été blessés samedi par un obus au sud du Liban, a annoncé l’organisation, alors que la frontière israélo-libanaise est le théâtre d’échanges de tirs quotidiens entre Israël et le Hezbollah chiite. « Ce matin, quatre observateurs militaires de l’UNUST effectuaient une patrouille à pied le long de la Ligne bleue » marquer la frontière avec Israël « ont été blessés lorsqu’un obus a explosé à proximité »a indiqué cet organisme dans un communiqué.
Juger « inacceptable de cibler les forces de maintien de la paix »l’Onust (organisme des Nations Unies chargé de surveiller la trêve) a appelé toutes les parties à « Arrêtez les violents échanges de tirs ». Cet organisme, qui comprend des observateurs non armés, est distinct de la Force intérimaire des Nations unies (FINUL), dont quelque 10 000 soldats de la paix sont déployés au sud du Liban, à la frontière avec Israël. Le communiqué ajoute que les observateurs ont été hospitalisés, indiquant « Enquêter sur l’origine de l’explosion ».
L’Agence nationale libanaise d’information (ANI, responsable) a affirmé que « l’aviation ennemie », en référence à Israël, avait bombardé la région de Rmeich, où s’était produit l’incident, affirmant que la patrouille avait été visée par ces tirs. Dans un communiqué, l’armée israélienne a assuré que « Contrairement à ce que rapporte la presse, l’armée n’a pas visé ce matin un véhicule de la FINUL dans la région de Rmeich ».
Gaza : distributions de nourriture sous le feu des tirs
Cinq Palestiniens sont morts samedi matin, dont trois par balle, lors d’une distribution de nourriture qui a tourné au chaos dans la bande de Gaza assiégée et menacée par la famine.
Signe d’une situation humanitaire désespérée, le Croissant-Rouge palestinien a fait état de cinq morts, trois ayant succombé à des tirs et 30 blessés, samedi à l’aube dans la ville de Gaza, à la suite d’une énorme bousculade lors d’une distribution d’aide alimentaire, au rond-point du Koweït.
Selon des témoignages, des membres de « comités populaires de protection », chargé de superviser la distribution, a tiré en l’air, blessant plusieurs personnes, tandis que les camions en écrasaient d’autres. Au même moment, des chars israéliens positionnés à quelques centaines de mètres tiraient. Contactée par l’AFP, l’armée n’a pas immédiatement répondu.
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« Nous n’avons pas assez de nourriture et d’eau » Amany, 44 ans, une Palestinienne mère de sept enfants, qui a trouvé refuge dans le camp de Chati, a déclaré vendredi à l’AFP. La majorité des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine, préviennent depuis des semaines les agences de l’ONU. Jeudi, la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire de l’ONU, a ordonné à Israël de garantir « aide humanitaire d’urgence » à Gaza, face « une famine qui s’installe ».
Le tournage continue
Ces derniers mois, plusieurs séances de négociations ont eu lieu via des médiateurs internationaux – Egypte, Qatar, Etats-Unis – mais sans résultat. Depuis le début de la guerre, seule une trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. Il a permis la libération d’une centaine d’otages enlevés lors de l’attentat du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
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Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu, les combats n’ont pas diminué en intensité. Samedi, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles dans le centre de Gaza. Le bureau de presse du Hamas a pour sa part affirmé que certaines frappes visaient « habitations », faisant également état de tirs d’artillerie dans la ville de Gaza et dans le sud du petit territoire surpeuplé soumis à un blocus total. Au total, le conflit armé a fait 32.705 morts dans la bande de Gaza, selon les derniers bilans du ministère de la Santé du Hamas. Côté israélien, 1 106 personnes ont perdu la vie lors du massacre du 7 octobre.