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500 millions d’années d’histoire climatique nous mettent en garde contre une catastrophe imminente

500 millions d’années d’histoire climatique nous mettent en garde contre une catastrophe imminente

Pour remettre en contexte le réchauffement climatique actuel, une équipe de chercheurs a mené une vaste étude sur l’évolution de la température moyenne du globe au cours des 485 derniers millions d’années. Les résultats ne font que renforcer notre implication dans l’origine de la crise actuelle et les risques que courent les écosystèmes face à ce dérèglement trop rapide.

Le climat se réchauffe, c’est un fait. Mais quelles en seront les conséquences à court, moyen, voire long terme ? Anticiper l’avenir est toujours risqué, surtout lorsque l’on ne comprend pas parfaitement tous les processus climatiques et les interconnexions avec les autres sphères terrestres (hydrosphère, géosphère, biosphère). Malgré tout, l’étude du passé, et notamment des variations climatiques tout au long de l’histoire de la Terre, peut nous aider à prévoir les changements auxquels nous devrons faire face dans les décennies et les siècles à venir.

Une courbe des températures mondiales au cours des 485 derniers millions d’années

Les archives glaciaires (pour le passé récent) et géologiques (pour le passé plus lointain) recèlent de nombreux petits indices qui permettent de reconstituer les paléoclimats. Les chercheurs ont ainsi pu retrouver l’évolution de la température moyenne de surface du globe au cours des 485 derniers millions d’années. Ce résultat, publié dans la revue Scienceest le résultat de l’assimilation d’un grand nombre de données, issues aussi bien d’études géologiques que de modèles climatiques. L’objectif était d’avoir une vision complète et cohérente de l’évolution des températures, même lorsque les données de terrain étaient fragmentaires. Cependant, plus on remonte dans le temps, plus les données se font rares.

Mais pour avoir une chance de comprendre précisément comment le climat évoluera dans le futur, par rapport à la situation actuelle, les chercheurs ne pouvaient pas se limiter aux quelques millions d’années qui nous ont précédés. Il leur fallait une vision à plus grande échelle.

Le rôle majeur du CO2 sur le climat

Les scientifiques ont donc décidé d’observer l’intégralité (ou presque) de l’éon phanérozoïque, qui débute il y a 540 millions d’années, lorsque les premiers animaux sont apparus. Les nouveaux résultats révèlent également que la température a varié bien plus que ce que l’on pensait jusqu’alors sur cette période. La température moyenne à la surface du globe aurait fluctué entre deux extrêmes : 11 et 36 °C. À titre de comparaison, elle est actuellement de 15 °C. Le Phanérozoïque a donc enregistré des températures bien plus élevées que celles que nous connaissons actuellement, notamment lors du maximum thermique du Paléocène-Eocène il y a 56 millions d’années. Et il est clair que ces fluctuations sont étroitement liées au taux de CO2 dans l’atmosphère.

Cette nouvelle étude soutient donc l’idée que la dioxyde de carbonedioxyde de carbone est le facteur dominant qui contrôle l’évolution de la température mondiale. Lorsque le taux de CO2 est bas, le climat est froid. Quand il est haut, les températures augmentent. Cela peut paraître étrange de le rappeler, mais le lien entre le CO2 et la température n’est pas si évidente lorsqu’on regarde une échelle de temps courte. De plus, c’est souvent un angle utilisé par les sceptiques du climat pour minimiser le rôle de l’homme sur réchauffement climatiqueréchauffement climatique actuel.

Grâce à la longue période de temps observée, cette étude se veut formelle sur le rôle majeur joué par le CO2 impact atmosphérique sur le climat de la Terre et donc sur l’implication des humains dans la crise climatique actuelle. Un autre point mis en évidence par cette étude est la vitessevitesse réchauffement climatique sans précédent et le risque que ce bouleversement rapide entraîne pour tous écosystèmesécosystèmes.

Un changement trop brutal pour permettre aux écosystèmes de s’adapter

Les scientifiques soulignent que la température moyenne actuelle à la surface se situe dans la partie inférieure de la spectrespectre température enregistrée au cours du Phanérozoïque. Autrement dit, nous sommes dans une période assez froide si l’on considère les 500 derniers millions d’années. Mais ce n’est pas ce qui est important. C’est la vitesse du changement. Car, comme le souligne la paléoclimatologue Jessica Tierney dans un communiqué de presse,  » Les hommes et les autres espècesespèces avec lesquels nous partageons cette planète sont adaptés à un climat froid. Nous déplacer rapidement vers un climat chaud est une chose dangereuse « .

Parmi les fluctuations climatiques passées, certaines ont été très lentes, les espèces ayant eu le temps de s’adapter, tandis que d’autres ont été très brutales. Or, ces dernières sont souvent associées à des extinctions massives. La rapidité du changement actuel augmente donc le risque qu’un tel scénario se reproduise.

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