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50 000 arbres supplémentaires pour rafraîchir Lyon

La majorité écologiste de la métropole accélère son programme de végétalisation, qui devrait voir la plantation de 300 000 arbres durant la mandature, afin de créer des îlots de fraîcheur dans une zone urbaine particulièrement minérale et chaude en été.

Le Figaro Lyon

« Nous avons planté 52 000 arbres et 4 000 arbustes ». Alors que la saison des semis d’hiver s’est clôturée en mars, l’exécutif métropolitain de l’environnement poursuit son vaste programme de végétalisation de la métropole lyonnaise pour créer des îlots de fraîcheur. Avec une charge de travail en hausse par rapport aux années précédentes qui devrait permettre d’atteindre l’objectif de 300 000 plantations sur le mandat, assure Pierre Athanaze, vice-président en charge de l’environnement et de la biodiversité.

La centaine de salariés du service des parcs et jardins s’occuperont de ces 50 000 nouveaux arrivants, en plus des 25 000 de l’année précédente, plantés par des entreprises partenaires. La livraison de plusieurs projets urbains et infrastructures de transport dans la deuxième partie du mandat permettra de poursuivre sur cette pente ascendante, avec la végétalisation des nouvelles lignes de tramway et des voiries lyonnaises. Des forêts urbaines ont été plantées à Saint-Priest et Feyzin. Un boisement d’un hectare est implanté autour de la nouvelle rue Bouchut, à Part-Dieu.

Champion lyonnais des plantations

« Tout le monde plante plus qu’avant mais nous sommes la communauté qui plante le plus en France, se félicite M. Arbre du Grand Lyon. Le bourgmestre de Genève est récemment venu nous voir à ce sujet. Nos collègues nous envient. Tout le monde aimerait pouvoir travailler avec un budget limité et une envie de planter comme nous le faisons ici. Car cette politique ambitieuse était inscrite au programme pluriannuel d’investissements en début de mandat, pour 14,6 millions d’euros, sur un peu plus d’un milliard d’investissements.

En plus des arbres dans les villes, des haies sont plantées dans les campagnes pour rafraîchir les champs une fois récoltées. La métropole propose également aux agriculteurs des semences à semer sous abri pour rafraîchir la terre et nourrir les sols.

Au point de faire de la communauté lyonnaise – la plus puissante de France – un client majeur des pépiniéristes de la région. Vendeurs confinés dans un rayon de 80 kilomètres, assure Pierre Athanaze, sauf exceptions pour une pépinière du Val de Loire. « Nous nous adaptons à ce qui est disponible à la crèche, dont nous sommes un client important, explique ce militant de la protection de l’environnement. Et nous réservons nos arbres très tôt.

îles de fraîcheur

Les arbres sont plantés jeunes pour s’adapter à la ville, et pas forcément très hauts. « On ne plante pas de très grands arbres car ça coûte une fortune pour des arbres qui végètent et meurent », explique Pierre Athanaze. Si les écologistes plantent autant, c’est pour éviter l’effet de fournaise qui submerge la métropole lyonnaise, particulièrement minérale ces derniers étés. Agglomération parmi les plus touchées par le réchauffement climatique en Europe. « La canicule est responsable d’un taux de mortalité énormepoursuit Pierre Athanaze. Il y a eu 5 167 décès en France l’an dernier, dont 796 en région. Nous sommes dans la zone de France où les vagues de chaleur tuent le plus. Il s’agit donc d’un problème de santé publique. On n’est plus sur des arbres décoratifs codifiés comme au XIXème sièclee siècle, ni même à alimenter la biodiversité, même si ces deux fonctions subsistent, mais il est urgent de planter le plus possible pour rafraîchir dès la deuxième ou troisième année.

Pour ce faire, la communauté a développé l’ingénierie des plantations, avec un laboratoire équipé de capteurs de température et d’hygrométrie où elle expérimente diverses techniques. « On parle beaucoup du nombre de tiges plantées, mais ce qui compte c’est la manière dont on va les planter. Et la méthode la plus efficace est de planter en continu, observe Pierre Athanaze. A l’inverse, le pas traditionnel lyonnais d’un arbre tous les 14 mètres alterne zones d’ombre et de chaleur. De plus, en travaillant bien les strates, on arrive à créer une bulle de refroidissement depuis le sol jusqu’à la cime des arbres. Cette stratégie en quatre strates de hauteur mise en œuvre sur le boulevard Garibaldi permet de gagner 4,2°C en période normale et 7,7°C en période de canicule, assure-t-il.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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