5 chiffres qui illustrent l’ampleur de la crise humanitaire qui ravage le pays
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5 chiffres qui illustrent l’ampleur de la crise humanitaire qui ravage le pays

5 chiffres qui illustrent l’ampleur de la crise humanitaire qui ravage le pays

« Le Soudan est marqué par l’une des pires crises que le monde ait connues depuis des décennies »a déclaré jeudi 20 juin le président international de Médecins sans frontières, Christos Christou, alors que la guerre ravage le pays depuis avril 2023. « La réponse humanitaire est profondément insuffisante »il était alarmé sur X.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en visite jeudi à Juba, la capitale du Soudan du Sud, l’a exhorté à « toutes les parties doivent fournir un accès aux humanitaires » au Soudan qu’il juge  » insuffisant « ajoutant qu’une partie de la population risque  » à mourir de faim « .

Depuis les affrontements qui ont éclaté en avril 2023 dans ce pays de 45 millions d’habitants, s’opposent deux factions militaires rivales, dirigées par les deux hommes à l’origine du putsch d’octobre 2021. D’un côté, l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, de facto au pouvoir après le putsch ; de l’autre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».

► Plus de 15 500 décès

Selon les dernières données de l’ONU, plus de 15 500 personnes ont été tuées au cours d’une année de guerre dévastatrice, tandis que des vagues de violence, notamment ethniques, continuent de déferler sur le pays.

La situation est particulièrement préoccupante à El-Fasher, la capitale du Nord Darfour, assiégée par les Forces de soutien rapide (RSF). Avant la guerre, la ville comptait environ 1,5 million d’habitants et abritait 800 000 personnes déplacées. L’ONU assure qu’elle souffre désormais de bombardements incessants, d’attaques aériennes et d’atrocités commises contre des civils selon des critères ethniques.

Les enquêteurs de l’ONU rapportent également « un mépris flagrant » combattants pour les droits humains fondamentaux et le droit humanitaire international, derrière les meurtres, les pillages, les déplacements massifs, les viols et autres formes de violence sexuelle.

► 10,8 millions de déplacés

En un an, la crise au Soudan a contraint 8,8 millions de personnes à se déplacer à l’intérieur du pays, dont quatre millions d’enfants, selon l’ONU. Pour l’Unicef, il s’agit du plus grand déplacement d’enfants au monde.

L’impact du conflit s’étend désormais aux pays voisins. Depuis avril 2023, deux millions de Soudanais ont été contraints de fuir les violences et de se réfugier au Soudan du Sud, au Tchad et en Égypte. Le premier accueille 35 % des personnes déplacées hors du Soudan, alors même qu’il vient de sortir d’une guerre civile sanglante qui a duré plus de six ans. 35% ont fui vers le Tchad, où se trouvent déjà des camps de réfugiés soudanais datant de la guerre du Darfour, qui a éclaté en 2003.

► 14 millions d’enfants ont besoin d’aide

Selon l’Unicef, 14 millions d’enfants soudanais ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. L’agence des Nations Unies a estimé en février que la malnutrition généralisée, les déplacements forcés et l’effondrement du système de santé menacent de tuer beaucoup plus d’enfants que le conflit armé lui-même.

L’Unicef ​​indique également que près de 4 millions d’enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année, dont 730 000 de malnutrition aiguë sévère potentiellement mortelle. Plus de 90 % des 19 millions d’enfants en âge scolaire sont privés d’accès à l’éducation formelle.

► 80% des hôpitaux hors service

Plus de 80 % des hôpitaux et cliniques ne fonctionnent plus dans certaines des zones les plus touchées par le conflit, souligne le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, affectant gravement l’accès des populations aux soins médicaux vitaux.

Selon l’ONU, environ 18 millions de personnes souffrent d’une grave insécurité alimentaire et 5 millions d’entre elles risquent une famine imminente. L’ONU prévient que les femmes enceintes sont les plus à risque et que 7 000 nouvelles mères pourraient mourir dans les mois à venir si elles n’ont pas accès à la nourriture et aux soins de santé.

Pour l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, la faim au Soudan pourrait atteindre des niveaux jamais vus depuis la famine en Éthiopie au début des années 1980, qui avait fait 1,2 million de morts. « Nous avons vu des projections de mortalité selon lesquelles plus de 2,5 millions de personnes – soit environ 15 % de la population – au Darfour et au Kordofan, les régions les plus durement touchées, pourraient mourir d’ici la fin du mois. septembre « a prévenu le diplomate.

► 2,7 milliards de dollars nécessaires

Le plan de réponse et de besoins humanitaires des Nations Unies pour le Soudan en 2024 prévoit 2,7 milliards de dollars (2,5 millions d’euros) pour aider 14,7 millions de personnes. Malgré l’ampleur de la crise soudanaise, ce plan n’était financé qu’à 6 % en avril 2024, selon l’ONU.

La communauté internationale, réunie en avril à Paris lors d’une conférence humanitaire pour le Soudan, a promis de fournir une aide de plus de 2 milliards d’euros pour venir en aide à la population civile. Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière une aide d’urgence de 315 millions de dollars pour le Soudan, appelant les deux camps en guerre à autoriser l’accès à l’aide humanitaire.

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