457 prisonniers graciés pour le jubilé d’argent du roi
« Promouvoir la cohésion sociale » Et « défendre les principes de justice et de l’État de droit. » A l’occasion de son jubilé d’argent, le roi de Bahreïn depuis 2002, Hamad ben Issa Al-Khalifa, a gracié plus de 450 détenus dont des prisonniers d’opinion, a indiqué jeudi à l’AFP l’Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD).
L’agence n’a pas précisé le profil des personnes concernées par cette mesure, mais selon l’Institut bahreïnien pour les droits et la démocratie (BIRD), une ONG basée à Londres, elle comprend au moins une centaine de prisonniers d’opinion. « Nous estimons que 100 prisonniers politiques ont appelé leurs familles »a déclaré Sayed Alwadaei, un responsable du BIRD.
Allégations de mauvais traitements
Le petit royaume du Golfe est régulièrement accusé par des ONG et des institutions internationales de graves violations des droits humains visant les opposants, notamment depuis la répression féroce du soulèvement populaire de 2011, dans la foulée des révolutions arabes. De nombreux dissidents réclamant des réformes politiques ont été emprisonnés à l’époque, la plupart dans la prison de Jau (sud), où ils dénoncent régulièrement leurs conditions de détention.
En août, trois rapporteurs de l’ONU ont appelé Bahreïn à prendre des mesures immédiates pour garantir les droits des prisonniers de Jau, citant des allégations de mauvais traitements. Le gouvernement bahreïni, qui nie la présence de prisonniers d’opinion dans le pays, a nié ces allégations.
Selon BIRD, le manifestant Ali Sanqoor, photographié torse nu devant des chars de l’armée déployés lors du mouvement de protestation en 2011, faisait partie des personnes libérées.
Confettis et cris de joie
De nombreuses vidéos partagées par les familles sur les réseaux sociaux montrent les retrouvailles émouvantes des détenus avec leurs proches qui les attendent dans une tente à l’extérieur de la prison de Jau. Dans l’une d’elles, on voit un homme accueilli dans sa cellule par des confettis et les acclamations d’un groupe de femmes en abayas noires, suivies de longues accolades.
En saluant un « des progrès significatifs »Sayed Alwadaei du GNG BIRD, a appelé les autorités à libérer également « les défenseurs des droits de l’homme et les dirigeants de l’opposition (…) qui croupissent derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ». « Leur libération permettrait de tourner la page d’une époque sombre »il a ajouté.
Plus de 1.500 personnes condamnées dans des affaires de droit commun ou pour avoir participé à des manifestations ont été graciées en avril, à la veille de l’Aïd, fête musulmane qui donne souvent lieu à des réductions de peine dans plusieurs pays musulmans du Golfe.