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42% des réalisateurs déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles

Près de 900 faits, dénoncés par des victimes ou des témoins, ont été enregistrés par le Centre national de gestion (CNG), qui nomme ces professionnels.

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Le Centre national de gestion a mené une enquête sur les violences sexistes et sexuelles au second semestre 2023, auprès de 1 171 directeurs et adjoints d'hôpitaux et d'établissements publics sanitaires, sociaux et médico-sociaux. (ARNAUD LE VU / HANS LUCAS / AFP)

Propositions inappropriées, harcèlement, agressions… Quatre directeurs d’hôpitaux sur dix déclarent avoir subi des violences sexistes et sexuelles, selon une étude du Centre national de gestion (CNG), l’autorité qui nomme ces professionnels, publiée mardi 3 septembre. Le CNG a mené cette enquête au second semestre 2023, auprès de 1.171 directeurs et adjoints, soit 27 % du nombre total de directeurs d’hôpitaux et d’établissements publics sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Près de 900 incidents, rapportés par des victimes ou des témoins, ont été enregistrés.

Plus de 300 réalisatrices, soit 42% des femmes interrogées, ont déclaré avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles au cours des trois dernières années, contre 9% des hommes, selon la publication. « Parmi les situations vécues en tant que victimes, 56% concernent des propos déplacés »il est ajouté.

D’autres faits rapportés incluent : « insultes à caractère sexuel »de la « des mots, des attitudes ou des pressions » dans le but d’obtenir un acte sexuel, des exhibitions ou « visions souffertes » images pornographiques, « offres d’avantages en échange de faveurs sexuelles »ou même « agressions »a indiqué vendredi à l’AFP le CNG.

Dans 58% des cas, l’auteur « appartient à un cercle professionnel proche de la victime »qu’il s’agisse d’un membre de la gouvernance (22%), de l’équipe de direction (18%) ou d’un supérieur hiérarchique (18%). Les faits ont été rapportés ou dénoncés à au moins un collègue dans 57% des cas, mais beaucoup plus souvent par des témoins que par les victimes. « La certitude que rien n’arriverait est une raison souvent invoquée pour ne pas signaler les événements subis »analyse le GNC. Le système de reporting interne est « très peu utilisé ».

L’auteur était « géré par la hiérarchie » dans seulement 31,5 % des cas, entre le recadrage et les procédures disciplinaires ou pénales. Seules 13 % des victimes qui ont parlé ont déclaré avoir été au courant « suites » données au dossier.

En avril, les révélations de l’infectiologue Karine Lacombe, qui accusait l’urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement, ont déclenché une vague de réactions et de témoignages. De nombreux soignants ont dénoncé une « culture du fusil » Et « patriarcal » Une politique d’omerta s’est installée à l’hôpital. Frédéric Valletoux, le ministre de la Santé démissionnaire, a lancé des consultations et annoncé plusieurs mesures fin mai, dont la mise en place de formations pour l’ensemble du personnel.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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