Des dépenses lourdes et inégales
Les parents interrogés estiment consacrer plus d’un quart de leur budget mensuel (28%) à leurs enfants, un chiffre qui monte à 35% pour les parents qui estiment être en difficulté. Les postes de dépenses les plus importants sont l’alimentation, avec un budget annuel moyen de 974€, suivis des frais de scolarité et de garde d’enfants (803€) et des vacances (789€). A noter que pour les parents d’enfants de moins de trois ans, les frais de garde grimpent à 2 055€ par an, accentuant encore la pression sur le budget des jeunes familles.
Cette charge financière n’est pas uniforme et varie en fonction du sexe, de l’âge et de la situation socio-économique des parents. Ainsi, les femmes et les jeunes parents, notamment ceux de moins de 35 ans, déclarent être plus souvent en difficulté (46%), contre seulement 24% des hommes.. Par ailleurs, les classes populaires sont particulièrement touchées, avec une part importante de 51% de parents en difficulté.
La rentrée scolaire : une période de fortes tensions économiques
La charge financière de la rentrée scolaire est un autre point de tension majeur. Les parents prévoient de dépenser en moyenne 452 euros pour l’année scolaire 2024, un montant qui peut grimper à 599 euros pour les parents d’enfants de 6 à 10 ans. Cette période de l’année est particulièrement difficile en raison des augmentations de prix ressenties par 79 % des parents, notamment sur des articles tels que la nourriture, les fournitures scolaires et les vêtements..
Pour faire face à ces coûts, une majorité de parents adoptent des stratégies d’adaptation budgétaire. Ces stratégies incluent la réduction des achats non essentiels, le recyclage du matériel existant et l’achat d’articles d’occasion. Environ 48 % des parents optent pour ces solutions pour limiter les dépenses, tandis que 40 % se tournent vers les achats d’occasion. Les difficultés financières ne sont pas sans conséquences sur le bien-être des parents.
L’étude montre que l’inquiétude et l’anxiété sont les sentiments prédominants chez eux. En fait, 61 % des parents affichent un état d’esprit négatif lorsqu’ils pensent à l’avenir de leurs enfants.Cette anxiété est particulièrement marquée chez les parents d’enfants du collège et chez les jeunes adultes, catégories où les émotions négatives l’emportent largement sur les émotions positives.
Alternatives de financement : une solution à double tranchant
Face à ces difficultés, certains parents envisagent de recourir à des solutions de financement comme le crédit à la consommation. Près de 37 % des parents jugent cette option utile pour financer les dépenses liées aux études, notamment pour les études supérieures.Cette solution est toutefois loin de faire l’unanimité et est majoritairement rejetée par les parents qui préfèrent éviter d’augmenter leur dette.
La situation des parents français face aux dépenses liées à l’éducation de leurs enfants est de plus en plus préoccupante. Avec une part croissante de leur budget consacrée à ces dépenses et une inflation persistante, les parents doivent faire des choix difficilesLes stratégies d’adaptation, certes efficaces à court terme, ne suffisent pas toujours à contrer la pression économique. Le recours au crédit à la consommation, même s’il est perçu comme un dernier recours pour certains, n’est pas sans risque. Il est crucial que les décideurs politiques et les institutions financières prennent conscience de cette réalité afin de proposer des solutions adaptées et durables.