40 ans après le doublé Euro-JO 1984, Albert Rust raconte son été doré
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40 ans après le doublé Euro-JO 1984, Albert Rust raconte son été doré

L’ancien gardien de but est le seul joueur de l’équipe de France à avoir remporté l’Euro et les Jeux Olympiques à l’été 1984, dont on célèbre cette année les 40 ans.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Albert Rust à Pulversheim, Alsace, le 10 juin 2018. (MAXPPP)

Kylian Mbappé et probablement d’autres internationaux français rêvent d’y parvenir. Il l’a fait il y a 40 ans. Durant l’été 84, le gardien Albert Rust participe à l’Euro et aux Jeux olympiques, remportant à chaque fois la médaille d’or.

« C’est vrai que ça a été une super année pour moi », confie l’ancienne légende du FC Sochaux-Montbéliard, en plein euphémisme. Ce dernier reconnaît que cette période reste le plus beau souvenir de sa carrière, notamment les JO, mais doute qu’elle soit reproduite cet été par un joueur français : « Je ne vois pas les joueurs disputer deux compétitions cet été compte tenu de l’argent en jeu et de leurs salaires. »

Albert Rust a connu une époque très différente, où le football n’était pas aussi strict et réglementé. Il se souvient de l’ambiance du groupe France à l’Euro à domicile. « On ne s’est pas inquiétés. Il y avait beaucoup de solidarité. Le groupe était de qualité et il était solidaire, ce qui est nécessaire pour aller loin dans une grande compétition »retrace celui qui n’a pas eu la chance de disputer un seul match dans le tournoi, étant le gardien numéro 2 derrière Joël Bats.

« Le rôle de gardien remplaçant est frustrant, mais nous savons à quoi nous attendre. La situation est claire dès le départ et il faut l’accepter. Il faut toujours être prêt au cas où on ferait appel à nous. Mais nous avons aussi un « Un rôle important envers le titulaire. Si nous voulons qu’il soit dans les meilleures conditions, nous devons être derrière lui, sans animosité nous avons participé au sacre. »il met les choses en perspective.

L'équipe de France avant la demi-finale de l'Euro 1984 contre le Portugal, à Marseille.  (MAXPPP)

A l’Euro, Albert Rust était « un peu novice » du groupe. A 31 ans, il n’avait pas encore été sélectionné en équipe de France A. « Je venais d’arriver et je ne connaissais pas grand monde. J’ai surtout rencontré Maxime Bossis car nous partagions la même chambre. » Il n’avait pas connu la douleur de l’élimination contre l’Allemagne lors du Mondial 1982, contrairement à Michel Hidalgo et ses joueurs vedettes, de Michel Platini à Jean Tigana, en passant par Alain Giresse et Dominique Rocheteau.

Le premier souvenir qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque l’Euro 1984 est le triplé de Michel Platini, à Saint-Etienne, contre la Yougoslavie en phase de poules (victoire 3-2). « Il a marqué du gauche, du droit et de la tête » en 18 minutes ; un échantillon du talent de « Platoche », de loin le meilleur joueur du tournoi avec neuf buts inscrits, et au moins un à chaque match jusqu’au titre contre l’Espagne, le 27 juin, avec la fameuse « Arconada ».

« Nous étions allés dans un club à Paris. Nous avions fêté le titre, mais rien de plus”, retrace Albert Rust. Il faut dire que ce dernier savait que les Jeux Olympiques l’attendaient. Moins d’un mois après le premier titre international de l’équipe de France, il s’envole pour les Etats-Unis pour les JO de 1984 : « Je n’ai pas eu le temps de respirer, mais le point positif, c’est que physiquement, j’allais bien et je n’étais pas épuisé mentalement. » Pour la première fois dans l’histoire du tournoi olympique, les joueurs professionnels sont autorisés à participer, à condition qu’ils n’aient jamais joué un match de Coupe du monde. L’hégémonie des pays d’Europe de l’Est, dont tous les meilleurs joueurs jouissaient du statut d’amateur, pourrait enfin être contrecarrée.

« La première partie du tournoi, nous avons joué sur la côte Est. Nous étions basés à Annapolis, dans le Maryland, non loin de Baltimore. C’est là que nous avons affronté la Norvège (2-1), le Qatar (2-2) et le Chili (1 -1) Nous avons failli rater (la phase de groupes) car nous y sommes allés avec l’idée que la qualification pour les JO était déjà terminée.» dit le gardien partant et capitaine de l’équipe. Ce n’est qu’une fois qualifiés et allés sur la côte ouest, à Los Angeles, que nous avons réalisé que nous avions une chance de jouer. Nous avons pris de l’ampleur tout au long de la compétition. Au final, nous étions sur un bon rythme de croisière.« 

Carte postale représentant tous les joueurs de l'équipe de France médaillés aux Jeux Olympiques de 1984 et leur entraîneur Henri Michel.  (FRANCETVSPORT)

C’est contre le Brésil de Dunga et Gilmar que Rust et ses coéquipiers ont remporté la médaille d’or. Un but de la tête d’un François Brisson ressorti et un autre, arraché, de Daniel Xuereb, et c’était tout (2-0). Albert Rust se souvient surtout de l’ambiance et du « aventures » de cette équipe de « déconcertants » en Californie : « Participer aux Jeux, c’est fantastique. Les matchs se jouaient devant 100 000 spectateurs. Quand nous sommes arrivés deux heures avant le match, tout ce monde était autour du stade, dehors, sur les terrains pour un pique-nique géant. C’était vraiment une fête. « .

Les joueurs de l’équipe de France, comme tous les sportifs, ont mangé à la cafétéria de l’université de Los Angeles. «Je me souviens que nous sommes allés regarder les épreuves d’athlétisme au Colisée dans l’après-midi. On a eu l’occasion de côtoyer des gars comme Edwin Moses (champion olympique du 400 m haies cet été-là). j’ai vu les basketteuses françaises ou encore Murielle Hermine, qui était la tête d’affiche de la nage synchronisée »énumère le natif de Mulhouse, nostalgique.

Après les Jeux olympiques, Albert Rust est « resté la même personne ». « Il y a eu l’effet des Jeux, mais il s’est atténué aussi vite qu’il s’est produit. Derrière, il a fallu enchaîner tout de suite le championnat. J’ai l’impression que ce n’est que maintenant qu’on en reparle, avec le 40ème anniversaire de Bien sûr, tous les souvenirs ressortent. »explique celui qui a également embrassé une carrière d’entraîneur, avec Niort (1995-1999), Brest (2003-2006), ou comme entraîneur des gardiens de l’AS Saint-Etienne (2010-2012) et de l’équipe de France féminine (2014-2017).

Lors du tirage au sort des tableaux des tournois féminin et masculin de Paris 2024, le 20 mars, la Fédération française de football a convié les 17 voleurs des JO de 1984. Seize étaient présents ce jour-là. « Cela faisait 40 ans qu’on n’avait pas vu tout le monde. De temps en temps, j’en croisais un. Il y en avait que j’avais perdu de vue depuis très longtempsconfie Albert Rust, déçu de n’avoir aucune nouvelle, comme ses anciens coéquipiers, de José Touré. Tout le monde essaie de le retrouver. Je ne sais pas s’il est en Afrique. D’ici les Jeux, j’espère qu’il sera présent. » Une célébration des médaillés d’or de Los Angeles est prévue le 24 juillet, à Marseille, pour le premier match des Bleus à Paris 2024, et Albert Rust sera présent.

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