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4 films à voir sur Netflix au début de l’été 2024

4 films à voir sur Netflix au début de l’été 2024

Sincères condoléances aux personnes qui détestent le sport : elles espéraient peut-être trouver sur Netflix un refuge leur permettant d’échapper à cette période d’enfer où se succèdent Roland-Garros, l’Euro de football masculin, le Tour de France cycliste et les Jeux Olympiques. La plateforme se comporte désormais comme un conjoint avec qui on est en couple depuis trop longtemps et qui est vraiment trop paresseux pour entretenir la flamme.

Voici une sélection de films fraîchement sortis, que vous pourrez regarder en repassant votre linge ou en faisant du vélo elliptique (liste d’activités non exhaustive), c’est-à-dire qu’ils ne nécessitent aucune condition de vision optimale, ni de concentration absolue. On est loin, très loin de ce qui avait été initialement promis par Netflix (une pléthore d’offres de grande qualité), mais la vie n’est qu’une immense déception.

« Sous la Seine », gang de requins

Le timing était évidemment idéal : sorti début juin, moins de deux mois avant l’ouverture des JO de Paris, le film catastrophe de Xavier Gens était destiné à être un événement. Sous la Seine est un bon divertissement, avec des effets spéciaux inégaux mais pas ridicules – c’est déjà beaucoup. Pas étonnant qu’il soit actuellement le film non anglophone le plus vu sur la plateforme (près de 41 millions de vues rien qu’entre le 3 et le 6 juin, nous apprend Variety).

Le pari était risqué : le ton de ce film de requin oscille entre le thriller au premier degré (la scientifique traumatisée incarnée par Bérénice Bejo n’est pas là pour s’amuser) et le plaisir coupable (comme la performance d’Anne Marivin dans le rôle d’Anne Hidalgo, mais aussi certaines séquences d’attaques sous-marines). Le résultat final n’est ni à la hauteur de Dents de merni une grosse dinde indigeste : juste un film qui reflète l’amour de son réalisateur pour le cinéma de genre et le divertissement.

Plusieurs séquences sensationnelles se croisent Sous la Seine, mais on retiendra surtout une longue scène de massacre près des catacombes, ainsi que la longue séquence finale, qui se déroule lors d’un triathlon (pas celui des JO) dont la partie natation se déroule dans la Seine. L’ironie du film, c’est que contrairement à Anne Hidalgo, qui a réussi à trouver une bonne excuse pour ne pas se baigner dans la rivière (avant de changer d’avis), le maire fictif se retrouve dans la flotte, et c’est assez réjouissant.

« Monstre », cauchemar silencieux

On a rarement l’occasion de voir des films indonésiens, mais il faut bien se rendre à l’évidence : en matière de cinéma de genre, il existe dans ce pays un véritable vivier de talents, dont l’ingéniosité et le sens de l’artisanat compensent largement le manque de budget. Si vous parvenez à en trouver, nous vous recommandons par exemple le redoutable et terrifiant Macabrel’une des œuvres les plus traumatisantes de ce siècle, des brillants Mo Brothers.

Monstre n’est peut-être qu’un remake (celui du film américain Le garçon derrière la porte), il force le respect, d’abord parce qu’il est totalement dépourvu de dialogue. Le film raconte la tentative d’évasion de deux enfants kidnappés par un psychopathe, qui les emmène dans le coffre de sa voiture avant de les enfermer dans sa maison. La tension est palpable et l’ambiance irrespirable : on souffre avec les jeunes héros et on craint les personnages – oui, au pluriel – qui menacent leur survie.

Il y a quelque chose d’un conte macabre dans le film de Rako Prijanto, sans maison faite de bonbons ni bottes de sept places, mais c’est comme ça. Comme c’est le cas dans de nombreuses histoires ancestrales, les enfants sont contraints de mûrir de façon exponentielle lorsqu’ils se rendent compte que les adultes qui les entourent sont tout sauf fiables – et qu’ils sont même d’une cruauté maximale. En fin de compte, nous voulons vérifier que nos propres enfants dorment bien et que la porte de notre maison est bien verrouillée.

« Unfrosted », la pop me fait fondre le cœur

Accoudé à un comptoir, un jeune fuyard lit le dos d’un paquet de Pop-Tarts, qui contient une bande dessinée expliquant l’origine de ces pâtisseries fruitées si célèbres aux Etats-Unis (et auxquelles la France semble insensible). C’est le moment choisi par Bob Cabana, responsable du développement chez Kellogg’s, pour expliquer la véritable histoire de leur création. Celui-ci est interprété par Jerry Seinfeld, qui co-écrit et met en scène ce qui est plus une performance qu’un récit historique et éducatif.

Non givré est aussi loin d’être un film fluide mais informatif que Le fondateur(qui s’est très sérieusement intéressé à la création et au développement de McDonald’s), que Air (un récit réaliste mais faux de la signature du contrat entre Nike et Michael Jordan). Ici, rien n’est vrai, ou presque : partant probablement du principe que la véritable histoire n’était pas assez intéressante, Seinfeld et ses trois co-auteurs multiplient les blagues, les incursions absurdes et l’humour absurde. Au milieu de tout ça, difficile de prendre la moindre information au pied de la lettre.

On s’amuse mais on n’apprend rien, ce qui n’est finalement pas grave : personne, du moins en France, n’avait envie de voir un film sur l’avènement des Pop-Tarts et la concurrence entre Kellogg’s et Post, rival historique mais totalement inconnu dans notre pays. En revanche, on apprécie de voir Hugh Grant enfiler le costume de Tony (le tigre des Frosties) et mener une insurrection de mascottes façon attaque du Capitole, ou de voir Jon Hamm et John Slattery dans une séquence en forme d’hommage satirique à Des hommes fous. Et c’est l’essentiel.

« Une partie de toi », le deuil du deuil

A défaut de proposer des œuvres mémorables (bienvenue dans l’ère du mid TV, symbolisée par la profusion de programmes juste convenables), Netflix continue de proposer régulièrement des films et des séries permettant aux adolescents de vibrer et de s’identifier, avec des propositions manquant souvent de profondeur mais ayant au moins le mérite. de ne pas les prendre pour des idiots. C’est le cas de ce film suédois qui parle du deuil et de la sortie de l’adolescence.

Vivant dans l’ombre de sa sœur aînée, l’héroïne deUne partie de toi se retrouve en état de choc lorsque ce dernier, populaire mais inconséquent, joue avec le feu et finit par passer sous un camion. Sur une intrigue relativement classique, le film décrit le processus de reconstruction entrepris par Agnès, cette jeune femme de 17 ans qui se rend compte que les personnes susceptibles de l’aider à avancer dans son processus de deuil sont des oiseaux rares.

On apprécie la manière dont le film, réalisé par Sigge Eklund et écrit par Michaela Hamilton, s’adresse aux jeunes comme à des êtres humains pensants, et non comme à des enfants immatures. Ce n’est pas seulement en renouant le dialogue avec sa mère, mais aussi en explorant sa passion (parfois contrariée) pour l’art dramatique, qu’Agnès parviendra tant bien que mal à reprendre le dessus.

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