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3e en 2016, devant la France en 2024… Comment expliquer la performance des Ukrainiens aux Jeux Paralympiques


Romain Rouillard / Crédit photo : ELSA / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP

« Chaque fois que nos athlètes montent sur le podium, cela devient un moment de fierté pour toute l’Ukraine », a déclaré jeudi dernier le président Volodymyr Zelensky. Et la délégation ukrainienne a enchaîné les podiums lors de ces Jeux paralympiques de Paris 2024. Le pays, qui totalise 82 médailles, dont 22 en or, termine à la 7e place du classement des médailles et devance même la France, qui affiche pourtant un joli bilan de 75 médailles et 19 titres.

Cette performance remarquable des para-athlètes ukrainiens a de quoi être admirée au vu de la guerre dans laquelle le pays est embourbé depuis février 2022. Pourtant, elle n’est pas si surprenante. À Tokyo, il y a trois ans, l’Ukraine avait terminé à la 6e place des Jeux paralympiques. Elle s’était hissée à la 4e place en 2008 et 2012 et était même montée sur le podium à Rio en 2016. Un exploit de taille pour un pays de moins de 40 millions d’habitants, mais qui s’explique par plusieurs facteurs.

L’héritage de Tchernobyl

L’Ukraine se distingue en effet par une culture handisport particulièrement développée. Une nécessité, presque, dans un pays où près de 15% de la population est en situation de handicap (6% en France). Héritage de la guerre, mais aussi de la La catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 explique cette volonté puissante de transformer le handicap en atout. « L’idée était de soutenir les personnes handicapées en leur permettant de faire du sport pour éviter qu’elles ne sombrent dans la dépression. Il existe en Ukraine une culture du « retour à la dignité » », explique Alla Lazareva, journaliste ukrainienne et correspondante à Paris du journal La semaine ukrainienne.

Ainsi, en 1991, après la chute du bloc soviétique, Valeriy Sushkevych, fondateur et président du Comité paralympique ukrainien, met en place un système baptisé Invasport. Atteint de polio qui l’a privé de l’usage de ses jambes dès son plus jeune âge, il souhaite ouvrir l’accès au handisport aux jeunes. Des centres sportifs, spécialement conçus pour les personnes handicapées, sont alors ouverts dans tout le pays, dans toutes les régions. Les enfants peuvent ainsi s’initier à différents sports tout en bénéficiant d’infrastructures parfaitement adaptées.

« En Ukraine, le handisport est un moyen de se sentir utile »

« Nous accompagnons et encourageons nos enfants en situation de handicap, mais aussi les adultes, en leur donnant la possibilité de se reconstruire par le sport, de s’accomplir en tant que sportifs et en tant qu’êtres humains », résumait récemment l’intéressé dans une interview accordée à 20Minutes. Ce dispositif va de pair avec le programme « Believe in Yourself », qui vise à accompagner ces sportifs vers la haute performance, à travers des compétitions pour adolescents. Ces derniers sont ensuite amenés à intégrer la sélection nationale de leur discipline. « Le Comité paralympique international a estimé que l’Ukraine, malgré ses difficultés économiques, avait mis en place le système le plus efficace au monde en matière de parasport. De nombreux pays ont suivi notre exemple », assure Valeriy Sushkevych à Franceinfo.

Alla Lazareva poursuit : « En Ukraine, le handisport est simplement une opportunité de faire carrière. En France, les aides de l’État pour les personnes handicapées sont plutôt bonnes. Alors qu’en Ukraine, ce n’est pas le cas, donc pour eux, le handisport est un moyen de se sentir utile et d’améliorer leur situation financière, car les victoires sont bien récompensées. » Cette opportunité de réinsertion dans la société par le sport est d’autant plus d’actualité aujourd’hui avec ce conflit qui fait rage sur le territoire ukrainien et mutile de nombreux soldats. Mais elle pourrait, malheureusement, être fragilisée justement par cette guerre qui restreint les finances du pays et qui a conduit le Comité paralympique ukrainien à réduire de moitié le budget alloué au parasport en 2025.



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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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