30 ans sans Coupe Stanley à Montréal, c’est une éternité

Nous voilà. Aujourd’hui marque le 30e anniversaire de la dernière conquête de la Coupe Stanley par les Canadiens. Dans la vie, c’est court et rapide dans le temps. Cela nous rappelle que les années passent à la vitesse de l’éclair. Mais dans le monde canadien, 30 ans sans coupe de cheveux, c’est une éternité.
Au début, nous comptions les années en pensant que la coupe reviendrait à Montréal à un moment donné. On savait que le Canadien ne formait plus une dynastie et qu’il n’était plus au-dessus de la mêlée. L’organisation était devenue une comme les autres.
Mais nous avions confiance car le CH était le CH. Nous en avons fait une affaire personnelle. Parce que, comme le dit la chanson, le Canadien fait partie de nous. Pas besoin d’être fan pour savoir que le Canadien est une institution comparée à une religion.
Tout le monde connaît le Canadien.
Les Canadiens sont plus rassembleurs qu’autre chose à Montréal. C’est la seule chose qui nous unit presque tous, de toutes origines.
C’était dans le sac !
Cette ambiance flottait dans le Forum le soir du 9 juin 1993. La joie régnait autour du bâtiment avant le match. Beaucoup de gens là-bas n’avaient pas de billets. Mais ils étaient là parce qu’ils savaient que c’était le grand soir.
Le Canadien ne pouvait pas laisser passer une si belle occasion de remporter la fameuse coupe devant son monde.
Le 9 juin 1993 est ancré dans l’histoire du sport montréalais et québécois. Ceux qui sont assez vieux pour s’en souvenir vous diront où ils se trouvaient lorsque les joueurs des Canadiens ont sauté sur la glace au son de la sirène finale qui distinguait le Forum des autres amphithéâtres de la Ligue nationale.
Photo courtoisie, Richard Matte
C’est d’ailleurs la seule chose qui a déménagé au Centre Bell.
Les fantômes sont restés dans le Forum, comme s’ils n’acceptaient pas de faire partie de ce qu’on appelle le progrès. L’un d’eux, Maurice Richard accompagné de sa chère Lucille, n’aurait pas voulu manquer ce 24e conquête du Saint Graal.
Il y avait un peu de lui dans cette victoire. Il y avait aussi un peu de tous les autres anciens qui étaient là ce soir-là. Jean Béliveau, Dickie Moore, Henri Richard, Serge Savard, Jacques Lemaire.
Patrick Roy, Guy Carbonneau, Vincent Damphousse, Éric Desjardins et les nombreux autres joueurs québécois qui ont participé à cette édition championne savaient ce que représentaient leurs grands noms.
Des anglophones comme Kirk Muller, Brian Bellows, Lyle Odelein et John LeClair connaissaient également l’histoire de l’organisation.
Le grand fédérateur
Tous poursuivaient le même objectif : gagner la Coupe Stanley.
Le chef de cette unité était Jacques Demers.
En camp d’entraînement, ils avaient dit à ses joueurs qu’ils étaient capables de réaliser de grandes choses. Comme gagner la coupe. Les joueurs se sont regardés en se demandant ce qui avait poussé leur nouvel entraîneur à faire une telle déclaration.
On ne parle pas de la coupe Stanley en septembre.
Lorsque le grand moment est arrivé, les joueurs ont tous embrassé Demers comme s’il était leur père.
Jacques Demers, ce petit bonhomme de Côte-des-Neiges qui avait eu une enfance malheureuse, venait de faire une brillante démonstration que rien n’est impossible à celui qui lève les yeux.
L’ombre du tableau
Mais dans les rues entourant le Forum, des écervelés ont commencé à tout casser sur leur passage.
Les briseurs de fête de la pire espèce !
Cela nous a donné une belle jambe.
Les photos ont fait le tour de l’Amérique.
C’est drôle, l’année suivante à New York, le premier championnat des Rangers en 54 ans a été célébré sans qu’une bande de voyous ne gâche la fête.
Il faut dire que vu le nombre de policiers qui ont encerclé le Madison Square Garden, les gens n’ont qu’à se taire. Il y avait des paniers à salade partout.
Pendant ce temps, à Vancouver, la défaite des Canucks face aux Rangers a provoqué la pire émeute de l’histoire de la ville.
Quand on dit que le hockey est une passion au Canada.
Cela rend les Canadiens fous!
Ainsi qu’une équipe canadienne qui ne remporte pas la coupe.
Qu’est-ce que ce sera quand ça va arriver ensuite?
journaldemontreal