Les trois voitures des gendarmes et de l’agent de la DREAL, direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, pénètrent dans la cour d’une maison située près du Bugue en Dordogne. Un site que les militaires avaient repéré les jours précédents depuis la route. Ils ont surtout vu des épaves plus ou moins démembrées de voitures garées un peu partout. « Il n’est pas permis de les laisser dans cet état au sol. » précise le commandant Joffrey Conte, qui dirige la compagnie de gendarmerie de Sarlat. « C’est pourquoi nous intervenons et pourquoi nous devons confirmer », il ajoute, « d’autant qu’il peut y avoir d’autres déchets qui ne sont pas visibles de l’extérieur ». Le gendarme ne trouve pas qu’il le dit très bien. Dans un hangar attenant à la maison se trouvent une dizaine de véhicules supplémentaires, voitures, motos, machines à laver, tracteurs tondeuses. Caméra en main, l’agent de la DREAL identifie les véhicules.
Contrefaire sans le savoir
La propriétaire des lieux, une dame de 85 ans, s’étonne qu’on lui reproche de posséder autant d’épaves, alors qu’elle se trouve sur sa propriété, et explique pourquoi tout s’entasse depuis des années. « Avant, nous avions un garage » dit le retraité, mécanique, peinture et carrosserie. « Il y a 20 ans, mon fils s’est suicidé et mon mari et moi avons souffert de dépression. Nous avons arrêté l’activité, et nous n’avons plus bougé depuis. Mon mari ne voulait plus toucher aux voitures et tout est resté là. Le couple ne devrait pas être sanctionné, il recevra cependant une mise en demeure lui enjoignant de se débarrasser au plus vite des décombres, en utilisant les filières dédiées.
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C’est tout l’objectif de cette semaine « Territoires propres » menée en région Nouvelle-Aquitaine, résume le commandant Joffrey Conte, qui dirige la compagnie de gendarmerie de Sarlat. « L’objectif est de travailler avec d’autres administrations de l’État pour pouvoir contrôler tout ce qui affecte l’environnement. Nous interviendrons sur des garages, des décharges, des épaves, que ce soit en milieu naturel ou sur des propriétés privées. Nous faisons appel à différentes administrations de l’Etat, plus spécialisées dans certaines thématiques, pour pouvoir nous prêter assistance et disposer de cette expertise.
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24 infractions environnementales constatées dans le département
Dans un communiqué, la préfecture fait le point sur l’opération en Dordogne. Sous l’autorité du préfet Jean-Sébastien Lamontagne et sous la direction judiciaire du procureur de la République de Périgueux Jacques-Edouard Andrault et de la procureure de Bergerac Sylvie Martins-Guédes, une trentaine de gendarmes au total ont procédé douze opérations de contrôle sur le département en partenariat avec les services de l’Etat (DREAL, MSA, URSSAF, OFB). Vingt-quatre infractions environnementales ont été constatéessoit 18 infractions et quatre amendes.
Lors d’une de ces opérations, sur la commune de Nadaillac, le propriétaire du site contrôlé a été verbalisé en raison de la présence d’animaux, à savoir sept chiens et deux chèvres au milieu d’un gisement sauvage de près de 5000 m²pour « détention de chèvres de plus de six mois sans déclaration », « privation de soins pour animaux domestiques et « mode de détention inadapté des animaux ».
La préfecture précise que « le système ayant montré son efficacité dans la lutte contre les atteintes à l’environnement, ce type d’opération est susceptible de se répéter régulièrement en Dordogne ».