211 candidats se sont retirés pour bloquer le RN au second tour, selon notre décompte
La date limite de dépôt des candidatures pour le second tour a été fixée à mardi à 18 heures. Le 7 juillet, il n’y aura que 92 courses à trois avec un candidat du parti d’extrême droite ou de ses alliés, au lieu de 299.
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Ils avaient jusqu’à 18 heures, mardi 2 juillet, pour se prononcer. Selon notre décompte, 211 candidats qualifiés pour le second tour dans une course à trois ou quatre ont finalement choisi de se retirer dans 210 circonscriptions afin de faire barrage au Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen, avec l’aide de ses alliés, a réalisé une percée historique au premier tour des législatives anticipées, en faisant élire 39 députés dimanche soir et en se qualifiant pour le second tour dans 446 circonscriptions. Pour empêcher le parti d’extrême droite d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale (289 sièges), des dizaines de candidats ont décidé de retirer leur candidature au second tour.
Le nombre de triangles divisé par trois
Cette vague de désistements a permis de réduire considérablement le nombre de scrutins à trois impliquant un candidat du Rassemblement national et ses alliés : dimanche 7 juillet, il n’y aura donc que 92 circonscriptions concernées par ce scénario, contre 299 initialement prévues. Enfin, deux scrutins à quatre auront lieu dans le 8ème circonscription du Rhône et de la 4ème circonscription de la Vendée.
Retraits systématiques à gauche
Dès dimanche, les partis du Nouveau Front populaire avaient tous demandé à leurs candidats arrivés en troisième position de se retirer en cas de course à trois avec un candidat du RN. La consigne a été largement suivie : au total, 126 candidats du NFP ont choisi de se retirer. Si l’on prend en compte les circonscriptions dans lesquellesAu premier tour, les candidats du RN et leurs alliés sont arrivés soit dans les deux premières places, soit avec 5 points ou moins de retard sur le candidat arrivé en tête, 89 candidats du NFP se sont retirés.
Rare exception : dans l’Hérault, la candidate insoumise Magali Crozier conserve la 6e circonscription, quasi entièrement conquise par l’extrême droite, car elle sera opposée à Julien Gabarron (RN), arrivé en tête devant Emmanuelle Ménard (soutenue par le RN en 2022).
La France insoumise n’exigeait son retrait que si le RN arrivait en tête. Ainsi, le candidat insoumis de la 10e circonscription des Yvelines, Cédric Briolais, a choisi de se maintenir au second tour face à la députée et ministre sortante Aurore Bergé et à Thomas Chalard (RN). Dans un communiqué, il a justifié son choix par le risque selon lui « négligeable » d’une victoire du RN sur ce territoire.
Certains, au contraire, sont allés au-delà des consignes, comme Leslie Mortreux : en Dans la 10e circonscription du Nord, le ministre de l’Intérieur est arrivé en tête, talonné de près par le candidat RN Bastien Verbrugghe. La candidate insoumise a cependant choisi de retirer sa candidature, appelant à « Ne votez pas pour le Rassemblement national ».
De nombreux retraits chez les macronistes
Au sein du camp présidentiel, Gabriel Attal a appelé lundi ses candidats arrivés en troisième position à se retirer afin d’éviter que l’extrême droite ne l’emporte. « Pleins pouvoirs »Malgré une certaine cacophonie au sein de l’alliance présidentielle, 81 candidats ont fini par se retirer. 59 l’ont fait dans les circonscriptions oùau premier tour, les candidats du RN et leurs alliés sont arrivés soit parmi les deux premiers, soit avec 5 points ou moins de retard sur le candidat arrivé en tête.
Les membres du gouvernement concernés par cette instruction ont donné l’exemple en l’appliquant à la lettre : quatre ministres et un secrétaire d’Etat ont ainsi décidé de se retirer.
En revanche, plusieurs candidats de la majorité se maintiennent, alors qu’ils sont arrivés troisièmes. C’est le cas de Graig Monetti (du parti Horizons) dans la circonscription d’Eric Ciotti, le président contesté des Républicains qui a choisi de s’allier au RN. Même chose dans la 1re circonscription du Val-d’Oise, où Emilie Chandler a choisi de se maintenir malgré l’arrivée en tête d’un candidat RN.
Du côté des candidats des Républicains et de divers partis de droite, le maintien est la norme. Parmi les neuf candidats concernés par un éventuel retrait, Anthony Vadot, candidat en Saône-et-Loire, a annoncé son retrait, laissant place à un duel entre le RN et le Nouveau Front populaire. Situation similaire dans le 6e circonscription de Seine-et-Marne, où se regroupent les différentes droites Régis Sarazin se retire : le second tour opposera donc le RN à LFI.
Quelques retraits sans rapport avec la RN
D’autres candidats renoncent à se présenter au second tour pour des raisons très différentes. Ainsi, la frondeuse Raquel Garrido, non désignée par La France Insoumise, a jeté l’éponge en Seine-Saint-Denis, laissant place à un duel entre Aly Diouara, le représentant officiel du Nouveau Front populaire, et Aude Lagarde, candidate issue de la droite diverse.
Le député sortant Gilles Le Gendre, Le dissident macroniste à Paris s’est également retiré et appelle à voter pour un candidat socialiste contre Jean Lassucq, désigné par Renaissance. Par ailleurs, deux candidates du RN se sont retirées de la course : Sylvie Jouart en Haute-Corse et Ludivine Daoudi dans le Calvados, après la publication d’une photo d’elle portant une casquette nazie.
Compte tenu de ces désistements, ce sont au total 216 candidats qui ont décidé de se retirer, dans 215 circonscriptions. Le tableau ci-dessous vous permet de consulter la liste des candidats triangulaires et quadrangulaires, ainsi que les désistements annoncés. Vous pouvez taper le nom d’un candidat ou du département de votre choix.