Divertissement

20% de fêtards en moins, «un retour à l’état d’esprit auquel nous sommes attachés» pour la ville

Rares sont les organisateurs d’événements qui se réjouissent d’une baisse de fréquentation. C’est le cas d’Yves Ugalde, adjoint à la culture à la mairie de Bayonne, qui estime au lendemain de la fin des festivités de 2024 qu’avec environ 15 à 20 % de festayres (ceux qui viennent faire la fête, en occitan-gascon) en moins, cela a été « favorable à un retour à l’état d’esprit auquel nous sommes attachés au Pays basque ».

Quelque 1 300 musiciens étaient présents, faisant vibrer les bandas et les cœurs basques. « La fête au Pays basque, au sud de la Gascogne, est profondément culturelle, poursuit Yves Ugalde. Elle a été forte et dense, dans le bon sens du terme. »

Les attaques et incidents « ne reflètent pas l’esprit des fêtes »

Il estime que les « faits divers » survenus pendant les cinq jours de festivités, notamment une bagarre à la suite de laquelle un homme s’est retrouvé dans un état grave, « rapportés au nombre de personnes », ne « reflètent pas l’esprit des festivités ». Il souligne que même dans les petits villages de peu d’habitants, il existe des « faits divers abominables », qui pour lui sont davantage liés à des « problèmes sociaux » qu’aux grands rassemblements eux-mêmes.

L’an dernier, les festivités avaient attiré 1,3 million de personnes et avaient été endeuillées après un attentat meurtrier. Cette année, la sécurité a été renforcée et les organisateurs ont aussi mis en place « un meilleur réseautage », explique le député, qui estime que la circulation était plus fluide dans les rues et la Peña, les caves nichées dans les remparts ou dans le vieux centre-ville. L’obligation, en raison des Jeux olympiques, d’avancer les dates avant le 14 juillet a aussi contribué à ralentir quelque peu la fréquentation.

Et pour la prochaine édition ?

Pour l’adjoint à la culture, la ville de Bayonne, chef d’orchestre de l’événement, devra encore mieux se comporter à l’avenir « pour répartir les phénomènes festifs dans les différents quartiers ». Il souligne que 95% de la programmation provient de propositions d’associations locales, très impliquées dans l’événement. Il n’a pas été très enthousiaste quant au changement d’horaire avancé à 17 heures au lieu de 22 heures, mais reconnaît que cela a permis d’élargir un peu le public et de calmer la fête.

Les dates de la prochaine édition n’ont pas encore été fixées, mais on sait qu’avant le 14 juillet, les manifestations attirent généralement moins de visiteurs. Cette année, il a cependant fallu « mordre » à contrecœur dans le calendrier des festivités de San Fermin à Pampelune.

Avec une augmentation de 30% du budget lié aux dépenses de sécurité pour employer du personnel le 14 juillet, jour férié, il a également fallu augmenter le ticket d’entrée de trois euros (de 12 à 15 euros), en précisant qu’il reste gratuit pour les Bayonnais. On ne sait pas encore si le prix pourrait varier, en fonction du prochain calendrier des fêtes.

Le sous-préfet de Bayonne prévoit de faire le point sur les festivités et l’action des forces de l’ordre ce mardi, tandis que le procureur pourrait donner des informations sur les suites de la rixe à la gare routière. Pour la ville, les festivités ont en tout cas pris « un nouveau souffle » cette année.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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