La consigne sur le verre fait son retour en France, avec une première phase de test qui débutera en mai 2025 dans quatre régions : Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Hauts-de-France. Selon Jean Hornain, PDG de Citeo, le montant de cette consigne devrait être compris entre 20 et 30 centimes par bouteille ou pot, explique-t-il dans un entretien à Ouest de la France.
Encourager le retour des contenants en verre
Cette somme, récupérable par le consommateur en échange de la restitution du contenant, sera un élément clé pour encourager la réutilisation des emballages, une pratique largement abandonnée en France depuis plusieurs décennies.
Ce projet ambitieux, annoncé début juillet par Citeo, concernera 16 millions de Français et concernera principalement les bouteilles de jus de fruits, les bouteilles de bière, ainsi que les bocaux de conserves. La production de ces emballages réutilisables débutera en octobre 2024, et les dispositifs de collecte seront installés dans les magasins à partir de mars 2025.
Pour ne pas freiner les consommateurs dans un contexte de pouvoir d’achat tendu, Jean Hornain envisage d’avancer les premières consignes, afin d’atténuer l’impact initial du surcoût d’achat. Le tarif pourrait varier en fonction du format des contenants, ce qui laisse entrevoir une certaine souplesse dans la mise en œuvre de cette consigne.
L’intérêt de la consigne verre ne se limite pas à l’incitation financière pour les consommateurs. Cette initiative, soutenue par le syndicat Brasseurs de France, s’inscrit dans une démarche à la fois écologique et économique. La crise énergétique de l’an dernier a provoqué une forte hausse des prix du verre, rendant plus onéreuse la production de nouvelles bouteilles. La réutilisation des contenants apparaît donc comme une solution économique pour les industriels, qui leur permettra de réduire le prix de revient des bouteilles en verre.
Selon Célia Rennesson, directrice du réseau Vrac et Réemploi, réutiliser les bouteilles en verre permettrait d’économiser 75 % d’énergie, 50 % d’eau et 79 % de CO2. L’objectif est ambitieux : atteindre 10 % d’emballages réutilisés d’ici 2027, conformément à la loi Agec sur l’économie circulaire de février 2020. A ce jour, la réutilisation des emballages reste marginale, elle représente moins de 1 % des emballages utilisés en France.
Pour accompagner cette transition, l’Etat a alloué une enveloppe de 450 millions d’euros sur six ans à l’éco-organisme Citeo. Cet investissement massif vise à développer le réemploi des emballages à grande échelle, avec l’espoir que cette expérimentation régionale puisse déboucher sur une généralisation nationale.
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