20 000 ans de séparation génétique entre les Amazighs et les Arabes
Une étude récente révèle que la séparation entre les Amazighs et les Arabes en Afrique du Nord remonte à plus de 20 000 ans. Cette découverte est issue de l’analyse de 364 génomes complets (ensemble de gènes) des habitants de cette région.
Publié dans le prestigieux magazine « Biologie du génome » et réalisée par des chercheurs en biologie génomique de l’Université Pompeu Fabra en Espagne, l’étude souligne que «Les peuples amazigh et arabe d’Afrique du Nord ont des origines génétiques distinctes« .
L’étude a principalement examiné deux groupes : les populations amazighes d’une part, et les populations arabes d’autre part, originaires des pays d’Afrique du Nord, avec une attention particulière accordée aux résidents du Maroc.
Selon la plateforme spécialisée PHYSCe qui a simplifié les données de cette recherche, c’est que la région de l’Afrique du Nord a abrité de nombreuses cultures, ce qui a enrichi le génome de la population locale et créé un mystère évolutif complexe.
Afin d’élucider ce mystère, l’étude a analysé les génomes complets de 364 individus de différentes populations de la région, en utilisant l’intelligence artificielle.
Cité par la même source, David Comas, l’un des scientifiques impliqués dans cette recherche, a expliqué : « Les résultats montrent que la séparation entre les populations amazighes et arabes en Afrique du Nord ne s’est pas produite récemment en raison de facteurs linguistiques, géographiques ou culturels. En fait, cette séparation remonte à plus de vingt mille ans, résultant des différentes vagues d’immigration des Amazighs et des Arabes dans la région.« .
Auparavant, des chercheurs avaient tenté d’expliquer la présence simultanée d’Arabes et d’Amazighs dans la région. Ils ont noté que « Les Arabes sont arrivés du Moyen-Orient vers 600 av. J.-C., tandis que les vestiges archéologiques des Amazighs au Maroc remontent à 22 000 ans, marquant leur arrivée dans la région.« .
Pour leur analyse, les auteurs de l’étude ont utilisé la technique GP4PGsoutenu par l’intelligence artificielle, qui se concentre sur la programmation génétique pour la génétique des populations.
L’étude a permis de développer un modèle démographique pour l’Afrique du Nord, indiquant une expansion vers le sud et des différences notables dans les origines des populations arabes et amazighes. Elle souligne que la diversité génétique des populations de la région, ainsi que le mélange complexe de composantes génétiques résultant d’un flux génétique intensif provenant de diverses régions et périodes, ont rendu difficile la création d’un modèle démographique unifié pour les groupes de la région.