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18 ans de prison pour avoir envoyé des lettres piégées à Sánchez et à l’ambassade d’Ukraine

Un tribunal espagnol a condamné mardi à 18 ans de prison un retraité qui avait envoyé une série de lettres piégées aux ambassades d’Ukraine et des États-Unis et au Premier ministre socialiste Pedro Sánchez en novembre 2022. Pompeyo Gonzalez Pascual, un septuagénaire qui s’opposait à ce que les pays occidentaux aident l’Ukraine à se défendre contre l’invasion russe, a été reconnu coupable « terrorisme » Et « fabrication d’engins explosifs » par l’Audience nationale, la juridiction de Madrid compétente pour les affaires pénales les plus graves.

Il a été condamné à dix ans de prison pour terrorisme et à huit ans de prison pour fabrication de matériel explosif, a indiqué le tribunal dans un communiqué. Lors de son procès à la mi-mai, le procureur avait requis une peine de 22 ans de prison à son encontre. Gonzalez Pascual a agi « dans le but de provoquer un grand malaise dans la société espagnole et de faire pression sur les gouvernements espagnol et américain et sur d’autres entités basées sur le territoire espagnol pour qu’ils cessent de soutenir l’Ukraine »la Cour nationale considère dans son arrêt.

Six lettres au total

Le retraité de 76 ans, originaire de la région de Burgos, dans le nord-est de l’Espagne, a envoyé six lettres au total, notamment à Pedro Sánchez, à sa ministre de la Défense Margarita Robles, à une base militaire espagnole et aux ambassades d’Ukraine et des États-Unis. Lorsqu’il a ouvert l’une des lettres, un agent de sécurité de l’ambassade d’Ukraine à Madrid a été légèrement blessé par l’explosion. Les autres lettres ont été interceptées par le personnel de sécurité des lieux concernés, sans faire de blessés.

Dans son arrêt, l’Audience nationale rappelle que la quantité d’explosifs introduite dans ses lettres par le septuagénaire était « suffisant pour causer des blessures »par nature « plus ou moins grave selon la proximité et les organes éventuellement touchés ». Elle juge aussi « pas très cohérent » les dénégations du septuagénaire qui a admis lors de son procès avoir consulté des sites Internet consacrés à la fabrication d’engins explosifs et acheté du matériel en conséquence, mais dans le seul but de satisfaire sa curiosité et son goût du bricolage.

Arrêté et placé en détention provisoire en janvier 2023, quelques semaines après les faits, Gonzalez Pascual a finalement comparu libre à son procès, un juge ayant estimé qu’il n’y avait aucun risque de destruction de preuves ni de récidive, le casier judiciaire de l’accusé étant jusqu’alors vierge.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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