Une étude de l’université de Berkeley publiée début juillet 2024 révèle que seize métaux toxiques entrent dans la composition de tampons vendus par certaines marques aux États-Unis et dans l’Union européenne. Au total, cela concernerait environ 15 milliards d’unités chaque année.
Quantités « alarmant » Des métaux toxiques. C’est ce qu’a découvert la chercheuse américaine Jenni A Shearston en s’intéressant à la composition des tampons commercialisés par plusieurs marques aux Etats-Unis et en Europe. Son étude, publiée début juillet dans la revue Environmental International, a révélé la présence de plus de seize métaux dangereux.
Sur la liste, établie par le consortium de chercheurs de l’université de Berkeley : le cadmium, le chrome, le zinc, l’arsenic et le plomb. Ces métaux sont connus pour perturber le système endocrinien, attaquer le système neurologique et provoquer ou aggraver les maladies mentales. Ils augmentent également les risques de cancer et de diabète, en endommageant le foie, les reins et le système cardiovasculaire. Sans parler des potentiels problèmes d’infertilité. D’autant que selon Jenni A. Shearston, « « La peau du vagin a un potentiel d’absorption chimique plus élevé que les autres parties du corps. »
Le plomb, en particulier, inquiète l’épidémiologiste, car elle a trouvé ce composant dans tous les tampons étudiés. « Il n’existe aucun niveau d’exposition au plomb qui soit sans danger pour la santé » elle explique. « Nous ne savons pas encore si le plomb peut s’échapper du tampon, s’il peut être absorbé par le corps, ni en quelle quantité. »Et les protections organiques ne sont pas épargnées : elles contiennent moins de plomb, mais plus d’arsenic que les protections classiques.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour démontrer la présence de ces produits toxiques dans les protections hygiéniques, comme l’explique Le Monde. La première est un ajout intentionnel des fabricants via un parfum, un antimicrobien ou un produit pour blanchir la marchandise. Une autre explication pourrait venir du mode de fabrication des tampons, à base de coton ou de pulpe de bois. Les métaux auraient donc pu être absorbés par la plante lors de sa croissance.
Il s’agit de la toute première étude à rechercher des métaux toxiques dans les tampons commercialisés dans l’Union européenne et aux États-Unis. Mais des études précédentes avaient déjà prouvé que ces produits contenaient souvent des pesticides, des PFAS ou polluants éternels, des pesticides et des composés organiques volatils. Tous ces composants, comme le rappellent Les Échos, sont dangereux pour la santé.
« Nos résultats soulignent la nécessité d’une réglementation obligeant les fabricants à tester la présence de métaux dans les tampons. »écrivent les auteurs de l’étude. En France depuis le 1er avril 2024, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes demande aux fabricants « mention sur l’étiquetage » la liste des composants, avec « pour chacun d’eux, le détail des substances et matières incorporées », « mention des modalités et précautions d’emploi »ainsi que « effets indésirables possibles (irritations, intolérances, allergies, microtraumatismes) ou plus graves comme le syndrome du choc toxique menstruel (SCT) ».
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