La nécessité de se mobiliser en faveur de la recherche naît non seulement du nombre de patients concernés, des perspectives démographiques (le vieillissement de la population mondiale) mais aussi de l’impact considérable de la maladie sur les patients, leurs familles et la société dans son ensemble.
Contrairement aux idées reçues, la maladie d’Alzheimer et les maladies « apparentées » ne touchent pas uniquement les personnes âgées. En effet, environ 30 000 cas concernent des individus plus jeunes en France. C’est encore peu par rapport au nombre de personnes touchées au-delà de 75 ans. Pourtant, de nos jours, la vie ne s’arrête pas après 75 ans.
Ces maladies, plus que d’autres pathologies, affectent profondément l’équilibre des familles, avec en moyenne 1 à 2 « aidants » proches directement impactés. Cette situation pose de multiples défis, non seulement sur le plan sanitaire mais également sur le plan économique et sociétal, comme le révèle une étude de BVA Insightje Selon cette étude, 11% des Français de plus de 30 ans ont un proche atteint d’une maladie neurodégénérative. Il s’agit donc d’un enjeu majeur de santé publique qui touche en réalité toutes les générations.
On sait désormais, par exemple, que le taux élevé d’absentéisme dans les entreprises chez les personnes de plus de 50 ans est lié aux problèmes de parents malades.
L’un des obstacles majeurs à la lutte contre la maladie d’Alzheimer est le manque de financement de la recherche. Comparées au cancer, les ressources allouées à la maladie d’Alzheimer sont considérablement plus faibles, avec un ratio de financement de 1 à 20, malgré des coûts sociétaux comparables : 32 milliards d’euros pour Alzheimer contre 28 milliards pour le cancer. Parce qu’il a fallu beaucoup de temps pour comprendre la maladie et en saisir les contours, on ne s’intéresse à la recherche sur Alzheimer que depuis 25 ans, contre 80 pour le cancer. Alors qu’il est aujourd’hui urgent d’augmenter les financements dédiés aux maladies neurodégénératives pour réaliser des progrès similaires à ceux observés dans la lutte contre le cancer, où les taux de guérison atteignent désormais 70 %.
Il est indéniable qu’il est urgent de renforcer le soutien à la recherche sur la maladie d’Alzheimer et les maladies neurodégénératives. Avec le vieillissement de la population mondiale, l’impact de ces maladies sur les individus, les familles et les sociétés est appelé à s’accroître. Investir dans la recherche n’est pas seulement un impératif de santé publique, c’est aussi une obligation éthique pour protéger notre avenir collectif. La mobilisation pour la recherche est essentielle et doit être intensifiée pour répondre aux défis posés par ces maladies dévastatrices.
Bien qu’il n’existe pas encore de traitement curatif contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, les avancées récentes de la recherche clinique donnent des raisons d’espérer. Les scientifiques ont réalisé des progrès significatifs dans la compréhension des mécanismes sous-jacents de ces maladies, dans l’identification de biomarqueurs et dans le développement d’anticorps ciblant les protéines pathogènes. Ces innovations ouvrent la voie à des diagnostics plus précoces et à des interventions thérapeutiques plus efficaces, qui peuvent potentiellement retarder ou prévenir la progression de la maladie. Aujourd’hui on ne peut plus dire que ce que permet la recherche s’arrête au stade du diagnostic précoce et rien de plus. Alors oui, on ne peut pas, pour l’instant, guérir d’Alzheimer, mais on va désormais dans le sens d’un diagnostic précoce qui permet d’éviter la progression de la maladie permettant un vieillissement plus serein de la population. On a fait un pas de géant, la progression de la maladie est forte mais il y a bel et bien l’espoir d’être plus fort qu’elle pour la combattre.
