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100 millions de cartes bancaires sortent chaque année de cette usine

100 millions de cartes bancaires sortent chaque année de cette usine

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Cartes bancaires, cartes SIM, ou encore cartes automobiles… Voici ce qui est fabriqué par millions la société Idemia Secure Transactions (IST) à Vitré (Ille-et-Vilaine).

Des produits et composants que l’on retrouve dans la vie quotidienne de milliards de personnes dans le monde, à chaque fois qu’ils paient ou se connectent.

Ce savoir-faire reconnu depuis des années a pris un nouvel élan avec la construction d’un nouveau site dans le quartier de La Grande Haie, à l’est de la ville, dont l’inauguration a eu lieu le mardi 15 octobre 2024.

C’est ici qu’IST, une division du Groupe Idemia qui appartient à Fonds américain Advent Internationalinvesti 20 millions d’euros.

100 millions de cartes bancaires par an

Après 14 mois de travaux, l’IST dispose désormais d’un site à la pointe de la technologie, mais aussi ultra-sécurisé ce qui augmente les capacités de production de cartes de paiement, de télécommunications et d’automobiles.

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« Construire une usine en 14 mois, transférer des moyens industriels en quelques semaines, tout en poursuivant l’activité, est une prouesse que nous avons pu réaliser grâce à la mobilisation de nombreux acteurs », souligne Eric Le Queré, directeur du site.

Eric Le Queré, directeur du site Idemia à Vitré.
Eric Le Queré, directeur du site Idemia à Vitré. ©Le Journal de Vitré

Les 500 salariés bénéficient d’un bâtiment qui combine des bureaux (2 750 m2), particulièrement dédiés à la recherche et développement, et un espace de production de 8 300 m2, dont 5 550 m2 de hall industriel. C’est plus que sur son précédent site, l’avenue Helmstedt.

« Nous travaillons dans des conditions très précises en termes de température, d’hydrométrie et de poussière. Nous avons des normes de production très strictes (…) Ce site est un modèle de savoir-faire industriel et offre un cadre optimal pour 500 salariés», poursuit Eric Le Queré.

Autant de contraintes absorbées dans ce bâtiment conçu par le studio d’architecture et de design Sigth, basé à Toulouse, et spécialisé dans le milieu industriel.

Le nouveau site en quelques chiffres

– Plus de 20 millions d’euros investis
– 100 millions de cartes bancaires produites chaque année
– 25 millions de cartes télécom produites par an
– 10 millions de composants automobiles
– 800 000 cartes NFC produites chaque année pour l’automobile à terme
– Augmentation de 10% de la capacité de production de cartes de paiement
– Doublement de la production de cartes automobiles NFC à partir de 2025 et quintuplement à terme
– 20% de réduction de la consommation d’énergie
– 2500 m2 de panneaux photovoltaïques qui couvrent entre 8 à 10% de la consommation annuelle

Selon l’IST, les capacités sont ainsi « augmentées de 10 %, avec notamment une multiplication par cinq de la production de cartes-clés NFC pour automobiles ». Ce secteur est en plein essor avec les véhicules connectés.

Cette nouvelle usine aura la capacité de produire jusqu’à 100 millions de cartes bancaires25 millions de cartes SIM, 10 millions de SMD personnels et 800 000 cartes-clés NFC pour automobiles.

Au-delà de la production, c’est aussi la partie recherche et développement qui se renforce. Pour rappel, IST est à l’origine des premières cartes bancaires en plastique recyclé.

L’entreprise développe également de plus en plus de cartes dites « cosmétiques ». Il s’agit par exemple de produits lumineux ou de produits à base d’encre néon pour des clients du monde entier.

Une machine vérifie 20 000 cartes par heure

Pour entrer dans la nouvelle usine ultra-sécurisée, vous devez présenter vos identifiants. Comme sur l’ancien site, les photos et vidéos sont interdites aux médias à l’intérieur du bâtiment.
Après avoir passé le hall d’accueil du site, vous devez passer un sas sans aucun appareil électronique. Dans l’espace de production, tout a été repensé pour une meilleure fluidité. C’est là que travaillent près de 400 salariés.
Trois « gros travaux » se rejoignent : l’impression, la finition, l’insertion et la pré-personnalisation. L’impression est réalisée à l’aide de trois technologies : « offset, numérique et numérique et sérigraphie », décrit François Marquis, responsable du service client usine et planning.
A côté des machines, le bruit est constant. L’un d’eux permet de contrôler 20 000 cartes par heure. Après une série d’étapes, la production commence par l’insertion et l’installation du micromodule. Vient ensuite la pré-personnalisation sur site avant la personnalisation sur d’autres sites en Europe.

« L’emploi est notre boussole »

Mardi 15 octobre, lors de l’inauguration en présence des dirigeants et élus de l’IST, notamment Pierre Méhaignerieil était temps de les remercier sincèrement.

Pour le maire de Vitré Pierre Léonardi : « C’est une nouvelle étape dans le développement de cette entreprise emblématique. Idemia, anciennement Oberthur, noue depuis de nombreuses années des liens forts avec notre ville. C’est un acteur majeur qui renforce sa présence dans la région et il en est l’un des principaux employeurs. »

L’élu a rappelé qu’« une carte sur deux produite en Europe » sort de l’usine de Vitré.

La ville se positionne comme un acteur incontournable du secteur bancaire en Europe.

Pierre Léonardi, maire de Vitré

Pour Teddy Régnier, président de Vitré Communauté – dont l’agglomération a versé une aide de 1,2 million d’euros pour son usine : « Vitré Communauté est une terre d’industrie avec 40 % des emplois dans ce secteur. La région aime les entreprises et les salariés qui les font vivre. Depuis plus de 40 ans, Vitré Communauté accompagne les entreprises dans leur développement. 5 000 emplois ont été créés en 10 ans. Nous n’avons pas l’intention de nous arrêter là, car l’emploi est notre boussole. »

Idemia aurait pu délocaliser son activité… en Chine

Pourtant, la belle histoire présentée aujourd’hui aurait pu finir courte. En effet, en 2020, une menace de délocalisation planait en Chine.

« Rien n’était sûr. La gouvernance d’Idemia a pris la décision de renforcer Vitré et je remercie les artisans pour ce choix qui a rassuré élus et salariés », explique Isabelle Le Callennec, députée européenne et ancienne maire de Vitré.

Philippe Olivadirecteur général d’Idemia Secure Transactions, n’est pas revenu sur cet épisode. Avec cette nouvelle usine, le dirigeant anticipe l’avenir.

« Nous maîtrisons les niveaux de cryptographie les plus avancés de la planète. Nous avons été les premiers à proposer une puce pour les réseaux 5G résiliente post-quantique. Cette menace est de plus en plus importante. Aujourd’hui, nous sommes également un acteur fondamental de l’industrie automobile. Nous gérons 50 millions de véhicules connectés sur la planète. »

Une pièce maîtresse pour une stratégie 100% européenne

Avec cette nouvelle usine, l’IST souhaite donner un nouvel élan à la fabrication de puces de 28 nanomètres. Pour la production, IST s’appuie sur des fabricants de semi-conducteurs. Mardi 15 octobre, Philippe Oliva a annoncé un partenariat avec GlobalFoundries, l’un des principaux acteurs mondiaux des semi-conducteurs. Son usine de fabrication est située en Allemagne. « En 2026, nous aurons un processus allant de la conception, de la production, de la personnalisation et du déploiement qui sera 100 % européen. » Une solution qui permettra à IST de ne plus dépendre de ses approvisionnements en Asie. « C’est ce choix qui nous a guidé pour continuer à capitaliser sur le développement du site de Vitré », assure Philippe Oliva.

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