Le prince Mohammed Ben Salman (MBS), Premier ministre d’Arabie saoudite depuis 2022, devra-t-il tirer un trait sur The Line, face à une hausse exponentielle des coûts ? Le mégaprojet, constitué d’un gratte-ciel de 500 mètres de haut s’étendant sur près de 170 kilomètres en ligne droite, est vu, selon le point de vue, comme la ville du futur, ou comme la plus grande aberration de ces dernières années. Il faut dire que si l’idée peut paraître élégante sur le papier, elle se heurte à plusieurs réalités : jamais dans l’histoire un acteur individuel n’a tenté de construire un bâtiment d’une telle envergure.
La superficie totale des bureaux et des logements dépassera de 29 % celle de la ville entière de New York – si le projet est réalisé dans les conditions actuelles, ce sera une mégapole millionnaire en termes de nombre d’habitants, ce que vous aurez bien sûr convaincre les gens de déménager dans une structure à peine construite. Tout le contraire, ou presque, de la manière dont se sont fondées et se sont développées jusqu’à présent les villes les plus populaires.
Pourquoi les coûts de Neom explosent-ils ?
Mais tout cela ne serait rien si le coût du projet était maîtrisé – et si les erreurs des maîtres d’ouvrage ne se poursuivaient pas. Un article du Wall Street Journal (WSJ) révèle les coulisses peu rassurantes de cette construction hors du commun. Le démarrage des travaux serait tellement chaotique que le coût des premiers 2,5 km dépasserait déjà les 100 milliards de dollars. Et les difficultés auraient déjà contraint le projet MBS à revoir son calendrier à la baisse.
D’ici 2030, ce ne seront plus 16 km de The Line qui seront ouverts, mais seulement 2,4 km – de quoi accueillir moins de 200 000 personnes, au lieu des « millions » d’habitants attendus à la fin de la première phase. Les difficultés de Neom font parfois un peu sourire. Par exemple, l’entreprise aurait dépensé 5 milliards de dollars pour construire des logements pour les quelque 100 000 travailleurs dépêchés sur le site. Tout cela pour devoir les détruire rapidement, le tracé de la ligne (révisé à plusieurs reprises entre-temps) les traversant.
Ailleurs, le creusement d’une marina de 15 mètres de profondeur a été réalisé. Mais la montagne de déchets et de terre issue de l’opération s’est déposée juste sur le tracé de The Line, obligeant Neom à une opération de réexcavation très coûteuse pour déplacer cet obstacle artificiel. On peut cependant terminer sur une note positive : il est probable que ces erreurs fourniront aux chefs de projet une expérience utile pour l’avenir, et permettront aux mons de réaliser une partie du projet.
Reste à savoir si cette ligne sera maintenue, ou si le projet connaît immédiatement une fin aussi anticipée que brutale. Le site officiel du projet semble en tout cas avant tout destiné à attirer de gros investisseurs à ce stade. On comprend que cela devient indispensable, même si l’on se demande qui osera mobiliser des fonds par centaines de milliards de dollars pour des constructions à l’avenir de plus en plus incertain.
- La construction de The Line en Arabie Saoudite se heurte à de dures réalités selon le WSJ.
- La multiplication des erreurs sur chantier entraîne un coût qui monte en flèche.
- En fin de compte, The Line pourrait coûter plus de 2 000 milliards de dollars, selon les estimations révisées les plus conservatrices.
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