Bourse Entreprise

100 km électrique et gènes de Safrane et R21 turbo selon Renault !

En bref:

Hybridation rechargeable

Jusqu’à 105 km en électrique

300 ch cumulés

0 à 100 km/h en 6s4

à partir de 54 500 €

« Le Rafale embrasse d’une part l’héritage de la sportivité avec des berlines performantes comme la R21 Turbo et la Safrane Biturbo. Baccaraet d’autre part celui de l’innovation avec des concepts comme mini-fourgonnetteLE turbo ou le Moteurs hybrides E-Tech» : cette citation d’un employé du Losange sur le communiqué de presse de la nouvelle version Hybride 300 ch fait sourire certains journalistes. D’autant que certains membres de la communication de la marque ignorent qu’une Safrane doublement suralimentée existait.

On ne leur en veut pas : bien moins répandu que la petite sœur, ce haut de gamme développé avec des préparateurs allemands n’a été produit qu’à 806 exemplaires entre 1993 et ​​1996. Un souvenir qui rappelle donc plutôt un énième échec commercial face à l’élite teutonique, dans ce cas la Mercedes W124 E420 et BMW E34 540i à l’époque…

C’est un fait : Renault s’accroche au passé. Avec ses nouveaux produits néo-rétro bien sûr (R4, R5, Twingo concept), mais aussi la renaissance d’Alpine qui rayonne sur toute la gamme (avec les finitions qui portent le nom), et enfin l’évocation des rares sportives qui ont taquiné, avec plus ou moins de succès, les firmes premium.

Réservée à cette version 4×4 de 300 ch, la finition unique « Atelier Alpine » se reconnaît à ses immenses jantes de 21 ». Comptez 2 200 € pour cette teinte « bleu sommet satiné » également réservée à cette version.

Il faut dire que la marque annonce qu’elle concurrencera les derniers BMW X2 et le Volvo XC60. Un peu surprenant, sachant que le premier n’est toujours pas disponible en hybride rechargeable, contrairement aux plus classiques et d’une puissance cumulée d’au moins 350 ch, avec un prix en conséquence puisqu’il démarre à 69 950 €. Qu’il en soit ainsi…

Donner du crédit à cette ambition est d’autant plus important que ce modèle apparaît entre 54 500 € et 59 000 € selon finitiontandis que son capot contient le même Mini-moteur trois cylindres 1.2 TCe que la version 200 ch, sauf qu’un turbo plus gros fait passer sa puissance de 130 à 150 ch et le couple de 205 à 230 Nm. Mais vous l’aurez compris, la comparaison avec une Safrane équipée d’un moteur deux fois plus gros avait de quoi provoquer quelques moqueries.

Par ailleurs, si la présentation est soignée, d’autant plus que le célèbres finitions alpines sont imposés ici, les « « SUV coupé » reste moins chaleureux et raffiné que ses adversaires désignés, comme en témoignent les panneaux de portes arrière entièrement moulés en plastique dur.

Le mobilier est identique à celui d'une version Esprit Alpine de 200 ch. Entendez bien conçu, cossu et high-tech avec l'interface Android Automotive, mais un peu austère malgré la sellerie partiellement recouverte d'Alcantara, et la jolie moquette bleue assortie aux balconnets de porte, réservée à cette version 4x4.
Le mobilier est identique à celui d’une version Esprit Alpine de 200 ch. Entendez bien conçu, cossu et high-tech avec l’interface Android Automotive, mais un peu austère malgré la sellerie partiellement recouverte d’Alcantara, et la jolie moquette bleue assortie aux balconnets de porte, réservée à cette version 4×4.

Heureusement, Renault compense par un espace intérieur généreux, et des systèmes d’infodivertissement sophistiqués avec des animations réussies. Concernant l’innovation dans le style minivan, nous recherchons toujours : on note beaucoup dossiers arrière en trois parties, mais Le Rafale ne reprend pas les ficelles de ses ancêtres monocoques.

Identique à celui de l'Espace, l'empattement garantit une longueur de jambe exemplaire.
Identique à celui de l’Espace, l’empattement garantit une longueur de jambe exemplaire.
Fini ici la grande poubelle de 92 litres sous le sol. Cela dit, le volume reste correct au dessus, avec 535 litres.
Fini ici la grande poubelle de 92 litres sous le sol. Cela dit, le volume reste correct au dessus, avec 535 litres.

Une nette augmentation de l’approbation…

Reste à savoir si les prestations annoncées sont au rendez-vous. Avec son Batterie de 22 kWh bruts installé dans le plancher de l’habitacle, ce Rafale promet, après un branchement de 2h55 à 8h35 selon la puissance délivrée (7,4 kW sur une Wallbox ou une prise publique dans le meilleur des cas)jusqu’à 105 km sans brûler d’essence. Une valeur qui ferait pâlir ses meilleurs rivaux, à l’exception de la nouvelle Volkswagen Tayron.

Une distance qu’il faut pouvoir aborder sur une route parfaitement plate à un rythme cool, le dénivelé positif et négatif de 300 m sur notre parcours ne nous ayant permis d’en parcourir « que » 94. Déjà bien, et suffisant absolument pour le quotidien de nombreux automobilistes. Pour ne rien gâcher, on n’a jamais l’impression de se traîner, la fée de l’électricité délivrant jusqu’à 160 ch.

Grâce à un 1.2 TCe boosté et au deuxième moteur électrique, le 0 à 100 km/h est réalisé en 6s4, contre 8s9 pour la version 200 ch. Si la force de récupération d'énergie lors de la décélération est réglée via les palettes au volant, la pédale de frein s'enfonce automatiquement en conséquence. Déroutant…
Grâce à un 1.2 TCe boosté et au deuxième moteur électrique, le 0 à 100 km/h est réalisé en 6s4, contre 8s9 pour la version 200 ch. Si la force de récupération d’énergie lors de la décélération est réglée via les palettes au volant, la pédale de frein s’enfonce automatiquement en conséquence. Déroutant…

Renault annonçant une puissance préservée une fois la batterie vide, on libère les 300 ch une fois l’horizon dégagé, non sans laisser chauffer le petit bloc 1.2. En effet, la cavalerie est là, et la bonne répartition entre les essieux permet d’en profiter sans retenue, même si l’absence de liaison mécanique entre les deux peut générer un léger patinage. à l’avant à la sortie d’une épingle, malgré un montage de pneu accrocheur.

De plus, la poussée vigoureuse du moteur électrique arrière compense la lenteur de la boîte de vitesses à crabots, au point de rendre la montée des rapports (toujours quatre du côté thermique et deux du côté électrique avant) presque imperceptible. Mieux encore, le trois cylindres profite de ce boost pour rester discret lors d’une conduite tranquille.

Il n’en reste pas moins que l’importante poussée de l’ensemble (0 à 100 km/h en 6s4) devient vite addictif. On en abuse, d’autant que la prise en main délivre des sensations agréables. En grande partie grâce à direction des roues arrière qui assurent, comme sur l’Esprit Alpine de 200 ch, une grande agilité dans les virages serrés et une stabilité dans les rapides. Mais aussi grâce aux améliorations apportées à ce nouveau Finition « Atelier Alpine », facturée 4 500 € de plus : comprenez que ce n’est pas seulement l’esprit ici, mais aussi le fruit du travail d’une dizaine d’ingénieurs qui compense en partie l’augmentation de poids.

La suspension pilotée propre à la finition Atelier Alpine offre le choix entre une bonne qualité de filtration en mode confort (malgré des jantes 21'' !) et un maintien de caisse rigoureux en mode Sport, même si quelques grands mouvements de détente peuvent apparaître sur de grosses bosses abordées rapidement.
La suspension pilotée propre à la finition Atelier Alpine offre le choix entre une bonne qualité de filtration en mode confort (malgré des jantes 21 » !) et un maintien de caisse rigoureux en mode Sport, même si quelques grands mouvements de détente peuvent apparaître sur de grosses bosses abordées rapidement.

Pêle-mêle, on notera le greffage de barres anti-roulis à section augmentée, ressorts renforcés, gros jantes 21 pouces trottoirs de Continental Sport Contact 7 avec des côtés bas (245/40), et un nouvelle suspension contrôlée qui, en plus d’offrir plusieurs niveaux de fermeté selon le mode de conduite, ajuste ses électrovannes en continu en fonction des informations que lui envoie la caméra du système de conduite semi-autonome LiDAR. Pour adoucir le rembourrage devant un nid-de-poule ou un ralentisseurPar exemple.

Un système néanmoins assez basique puisqu’il n’y a pas de différenciation gauche/droite, ni entre compression et détente. Toujours le tout impressionne par son efficacité. Ultra-réactif à l’enregistrement et lors des changements d’appui malgré de légers appuis en roulis (y compris en mode Sport), le Rafale virevolte sur les petites routes de l’arrière-pays niçois, traçant des trajectoires précises, notamment dans les grandes courbes qu’il avale avec une sérénité déconcertante.

La puissance en berne…

Sans surprise, les petits virages sont plus difficiles à négocier : sous l’effet 1 934 kg en état de marche (c’est-à-dire 274 kg de plus qu’un 4Control de 200 ch), la course jusqu’à la pédale de frein s’allonge et le train avant perd en précision et en adhérence, notamment dans les épingles qui se ferment. Même si le postérieur peut tourner pour aider à tourner, cette perte de rigueur invite à ralentir.

Dans tous les cas, la motorisation nous oblige à rendre les armes. Même si Renault nous a assuré que la cavalerie répondrait toujours, même lorsque la batterie était vide, les moteurs électriques ont fini par abandonner après une vingtaine de kilomètres à un rythme soutenu. On s’y attendait : comme toutes les voitures hybrides rechargeables, le Rafale ne récupère plus d’énergie lorsqu’on « frappe » fort sur les freins. En effet, la batterie tampon se vide inexorablement, ne laissant aux commandes que le 1.2 turbo.

Les sièges sport repris de la version 200 Esprit Alpine assurent un bon maintien, notamment au niveau du coffre.
Les sièges sport repris de la version 200 Esprit Alpine assurent un bon maintien, notamment au niveau du coffre.

Nos confrères qui nous suivaient dans un autre Rafale faisaient le même constat. Et évidemment, 230 Nm pour un bateau de 2 tonnes, c’est juste. Un essai routier le confirme : notre Rafale demandé 9s3 pour passer de 80 à 120 km/h, au lieu de 4s selon Renault quand tout va bien. C’est un temps digne d’un SUV doté d’une boîte de vitesses automatique d’environ 110 ch. On renonce alors aux dépassements dans les montées, d’autant que les changements de vitesses, qui ne se font plus du tout en douceur, prennent du temps.

Mieux vaut donc conserver une réserve de batterie conséquente si l’on ne veut pas manquer de batterie, surtout avant de gravir une montagne avec l’habitacle et le coffre chargés à ras bord. Si on l’imaginait surtout approcher les villes, les mode de sauvegarde électronique permet, dans ce cas également, de conserver la charge initiale ou, dans le cas où la batterie est vidée, pour récupérer jusqu’à 25%, en conduisant à une surconsommation, Bien sûr.

En parlant d’appétit, le 1.2 TCe reste sobre même lorsqu’il est peu aidé par la fée de l’électricité, puisqu’on a noté environ 7 l/100 km sur un petit tronçon d’autorouteplus ou moins l’appétit de la version 200 ch. Un fait que nous ne manquerons pas de vérifier sur nos routes habituelles, lors d’un premier match.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page